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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 12:41

TUUUUUUUUuuuuuHUHHUUUUUUUUUUUUUUUUUUUHUUHUUUUUUUUU


Alerte, alerte. Ceci est un communiqué du Comité de Défense du Goût. Tous les citoyens sont priés de rejoindre les abris souterrains, sous peine d’être contaminés par le virus bisounours.

bisounours.gif

Symptômes rapportés jusqu'à maintenant : 1er degré désolant, répliques à faire pâlir un albinos, génocide massif de Rose Gallica, Rosa Centifolia et autres Rosa Damascena.

J’avais déjà évoqué mes soupçons sur cette terrible particularité kenyane, le kikoolovage. Ça se confirme après cette expérience de Saint-Valentin.


A vrai dire, cela a commencé un peu avant. Samedi soir, une soirée "Dance Fever for Valentines" était organisée par notre studio de danse, avec un programme des plus sympathiques : cours de salsa, merengue, danse africaine et hip-hop, entrecoupés de sessions DJ et de représentations  par des danseurs pro. Et elle s’est poursuivie  dans une grande maison privatisée pour l’occasion. Et là, c’est le drame. A l’entrée, chaque fille recevait un cadenas, et chaque garçon une clé ; chaque rencontre donnait  ensuite lieu à une tentative d’ouverture de cadenas. Passons sur la symbolique, vous m’excuserez. A rajouter dans les attractions de la soirée,  un speedating, que j’ai réussi à éviter grâce à moult ruses et astuces. Ma coloc, moins chanceuse, ou plus aventureuse, s’est donc retrouvée à discuter 2 minutes avec 14 garcons. Elle n’y a pas trouvé l’homme de sa vie (je vous sens surpris), par contre, un jeune homme était persuadé d’avoir trouvé la femme de la sienne (« Mais où étais tu pendant tout ce temps ? Je t’attendais »). Mwahahaha.

Valentines-day-roses.jpg

Ici, cela se fait de souhaiter la Saint-Valentin. A tout le monde, comme on dirait Joyeux Noel. En France, tu le dis (à la limite) à ton amoureux/amoureuse. Et encore en courant un fort risque de passer pour niais. [Je placerais personnellement la barre de clémence à 14 ans.] Mais le cadre au Kenya est différent. Je pense que, dans l’ensemble, on a en France une certaine pudeur sur les sentiments. On en parle moins ; en matière de séduction, il faut souvent cacher son jeu, de peur de se faire étiqueter comme gros(se) relou ou grand naif(ve). Ici, on dit tout, on fait des déclarations, des « je t’aimerai toujours », des « mon bébé » par ci par là. ça peut laisser perplexe ; en même temps, on peut y voir un coté frais, spontané [après tout, en quoi notre cynisme serait-il plus recommandable?]. 

Je laisse la le kikoolovage pour aborder le vrai scandale de la Saint Valentin.


Les fleurs.


Vous ne le savez peut-être pas, mais le Kenya est le second importateur direct de roses en France, juste derrière les Pays Bas. Et encore, certaines roses estampillées Pays-Bas ne font que transiter là-bas, et proviennent aussi d’ici.


Ici où ? Du lac Naivasha, dans la vallée du Rift, à un peu plus d’une heure de Nairobi, dont j’ai déjà parlé ici ou .


Autour du lac, des serres à perte de vue : c’est là que sont produites la majorité des roses kenyanes (45% des exportations du pays !). Ces roseraies sont surtout  possédées par les « white kenyans », descendants des colons anglais, qui ont conservé les terres que leurs ancêtres s’étaient octroyées.


naivasha_serres.jpg

Le problème, c’est que devant les profits juteux générés par le commerce des fleurs, l’aspect écologique passe à l’as…

Les roseraies sont gourmandes en eau, qu’elles pompent dans les nappes et le lac. Elles sont probablement une des causes de la baisse importante de niveau ces dernières années. Cette zone humide, pourtant protégée, pourrait disparaitre dans un futur proche.

 

Naivasha_hippo.jpg

Ces exploitations occupent les rives du lac. Or, Naivasha abrite des hippopotames, qui vivent et se nourrissent précisément sur les berges. Leur territoire se réduit, et leur population aussi… Le nombre de flamants roses a diminué drastiquement. Et on a retrouve des poissons morts flottants à la surface, peut-être en lien avec les quantités de pesticides utilisées par les fermes.

naivasha_crescent-island.jpg

Il y a aussi la question sociale. La région a attiré beaucoup de monde (50 000 personnes dans les environs du lac- ça pollue aussi). Les roseraies fournissent du travail à beaucoup de kenyans, voire des écoles et dispensaires mais dans des conditions discutables...  Les kenyans avec qui ont a pu discuter sur place racontaient que le travail dans les serres est très éprouvant. Les produits leur abiment les mains, et entrainent aussi des maladies respiratoires. Difficile de protester, car la protection sociale n’existe pas. Les travailleurs sont employés à la journée, pour un ou deux dollars. Si tu te plains, on trouvera facilement quelqu’un d’autre pour te remplacer le lendemain… Ce n’est pas tant la faute des exploitants que celle d’une défaillance de la loi kenyane sur ce point. Difficile de privilégier protection sociale et écologique quand de forts profits sont en jeu : c’est le sort des pays en développement…


Plus d’infos , et .

 

roses.gif

Alors vous reprendrez bien un petit bouquet de roses ? Et joyeuse Saint-Valentin !

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commentaires

H
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Nice post.  Happy Valentine's Day Greetings<br /> <br /> <br /> <br />
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