Journal de Chiri, III

Pour cette fois encore, je monopolise la parole (de toute façon, Léa est encore trop fatiguée pour protester). Je voulais finir le récit de nos aventures en France…

Pour la suite du voyage, on est remontées sur Paris. C’est vraiment fou comme les trains vont vite ici ! Ce n’est pas comme au Kenya, où on met presque deux fois plus de temps en train qu’en bus pour aller à Mombasa (sur certaines portions, le train se fait même doubler par des mobylettes, c’est pour dire !). On a traversé toute la France ; c’est beau ! Surtout qu’une partie du pays était couverte de neige, la lumière était étrange…

A Paris, on n’a pas vraiment eu le temps de se reposer, mais c’était sacrément bien. Léa en a profité pour revoir les gens qu’elle connaissait. L’avantage d’avoir ses copains répartis sur le territoire, c’est que ça permet de faire plusieurs fois la fête ! On a bien mangé aussi : j’ai encore essayé la cuisine du Sud-Ouest, c’est super bon !

Sinon, j’ai pu voir quelque chose qui est très rare au Kenya : un vrai concert d’artistes connus, dans une belle salle parisienne. Chez nous, on a des concerts de rue, ou dans les bars, mais pas vraiment de groupes internationaux… Et là, on est allés voir un groupe franco-argentin que je ne connaissais pas, mais que Léa aime beaucoup : Gotan Project. Ils font une musique assez axée tango, mais un mélange d’instruments traditionnels et de musique électronique. Ils avaient des instruments qu’on n’utilise pas vraiment ici : bandonéon, violon et trompette, et aussi des guitares et un piano. La chanteuse est tellement belle, et sa voix donne des frissons.  Et quand on est toutes sorties du concert, il neigeait ! Finalement, ça valait le coup qu’il fasse froid…

J’ai aussi vu une expo de photographie, (encore un  truc qui n’est pas facile à faire à Nairobi), et puis on est allées au Salon des Vignerons Indépendants, faire une dégustation de vin. On ne boit pas vraiment de vin au Kenya, alors c’était étrange pour moi de voir qu’il en existait autant de différents (quand je pense que j’ai gouté des vins -un bon Sauternes notamment- dont le prix de la bouteille vaut un mois de salaire au Kenya)!  

Pour finir en beauté, j’ai pu admirer Paris vu d’en haut, à Montmartre… Vu qu’il y a un autre resto fétiche de Léa par là-bas. Et puis on a encore fait la fête.

Et il a déjà été temps de partir ; ça a vraiment passé trop vite décidemment.

Pour une fois, on a eu de la chance au niveau du voyage en avion : une place avec un hublot (pour la première fois depuis que Léa est partie pour l’Afrique), et pas de voisin (c’est quand même beaucoup plus confortable pour dormir). La France sous la neige, puis la Méditerranée, la vue sur l’Afrique… le désert, le sable à perte de vue, les crêtes des grandes dunes qui font comme des épines dorsales géantes… Le Nil au coucher du soleil.

L’atterrissage à Nairobi, l’air chaud d’un coup, l’attente inévitable pour le visa, les embouteillages… Et enfin l’arrivée à bon port.

Le Sahara… qualité discutable, mais c’est la faute des hôtesses qui n’ont pas voulu me laisser ouvrir le hublot!

Kwaheri... Nitarudi miezi kesho!