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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 19:55

Pour ceux qui se seraient attardés dans la salle (il a un peu traîné, ce générique)...

 

 

 

 

Merci à tous ceux qui ont fait partie de cette folle aventure...

 

Merci Clochette, pour un an de vente de rêve (je sais pas trop comment je survis sans toi),

Merci Oliv et Gaby pour les centaines de milliers de Tuskers et d'Abecha

Merci maBoîte et monBoss sans qui j'aurai pas vu, j'aurai pas venu

Merci à Muziki Tele et toute l'équipe,

Merci à tous les V.I. & assimilés, Galopin, Po, Dik-Dik, Stella et Francis, Bénabar, Cam, Caro, tous ceux qui m'ont ramenée à pas d'heure, tous ceux qui ont rempli mon estomac d'ogresse, avec qui j'ai partagé des randos comme des danses endiablées, des petites kamikazes comme des soirées DVD,  

Merci aux kenyans, collègues, danseurs, prof et voisins, j'en serais presque devenue kenyane, (mais il faut encore que je peaufine mon kikoolovage je ne suis pas assez au point)

Merci à tous ceux qui sont venus me lire, familia, admpc, copains du sud, grâces, coblogueurs, anonymes de passage, et tous les autres...

 

Et sur ce,il ne me reste plus qu'à dire au revoir kwaheri... rideau.


the end

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 20:07

Et voilà. Deux semaines que j’ai quitté le Kenya.

Là tout de suite, j’ai un peu le syndrome de « L’Auberge Espagnole ».

 

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C’est  difficile de mettre des mots dessus (une musique conviendrait mieux peut-être). C’est une douleur de partir, presque au sens physique. C’est l’impression de tourner une page de sa vie, en direct. C’est regarder en arrière, voir qu’on a grandi, et aussi sourire sur tous les bons moments qu’on a vécu, toutes les personnes marquantes qu’on a croisées.


C’est revenir en étant différent, quand la France est la même. C’est se poser la question « Est-ce que j’y ai toujours ma place, est ce que ça ne va pas me sembler trop petit après l’Afrique ? ».

 

Globe-Afrique

C’est aussi retrouver les bons côtés de la vie en France. La famille, les amis, la bonne bouffe, la dolce vita du Sud, l’odeur de jasmin et de chèvrefeuille du jardin, la mer et ses dunes, se sentir libre, en ville, la nuit, c’est retrouver le chemin des théâtres, des cinémas et des terrasses de café, c’est avoir le cœur joyeux de redécouvrir ces endroits familiers.


Je reprends mes marques. De temps en temps, l’Afrique me fait un clin d’œil, puis s’éclipse. J’ai quelques mois devant moi, pour mûrir encore, mener des projets qui me tenaient à cœur, des « maintenant ou jamais ». Et après, tout plein d’aventures en perspectives, à moi de les écrire !


N’empêche, z’aime pas les départs, et j’ai manqué de me déshydrater sérieusement sur ce coup là ! J’ai pleuré comme une madeleine, à ma fiesta d’adieu (heureusement, il y avait plein de mojito pour me remettre). J’ai pleuré sur l’épaule de Clochette et des amis venus me dire au revoir le jour J, j’ai pleuré dans la voiture qui m’emmenait à l’aéroport (le pauvre chauffeur n’a pas dû comprendre, j’ai l’impression que pleurer, c’est comme crier, c’est pas très civilisé…). Et j’ai pleuré quand l’avion a décollé, of course.

 

pleurer_comme_une_madeleine_by_sumera_a-d38y6sp.jpg

Et puis après, j’ai respiré un grand coup, et ô surprise, hakuna matata, il n’y a pas de problème, tout va bien.

 

Hakuna_Matata_101_DeMotivationals-s450x349-90765-580.jpg

Voici donc l’heure du bilan ! (exercice difficile s’il en est !)


Note communiquée par l’appliquante :

J’ai tellement appris de cette expérience en Afrique… Le Kenya, c’est un sacré bordel, mais c’est un joyeux bordel.  Et quelque part c’est ce qui fait que je l’aime (cassedédi à Clochette qui a supporté mes propres tendances bordéliques au cours de cette année). C’est tellement beauuuuuuuuuuu que j’en pardonnerai presque le kikoolovage et les excès religieux des kenyans.  Parfois, c’est chiant d’être le mzungu, mais, quand on arrive à s’immerger réellement dans la culture kenyane, ça en vaut vraiment l’effort! C’est un peu frustrant de partir quand on commence enfin à maîtriser les codes, la langue, la vie kenyan way… J’ai une sensation étrange, c’est que cette année de vie en Afrique m’a ouvert des portes sur le monde entier.  Bien sûr, avant ça je savais que c’était possible en théorie, mais là j’ai vraiment réalisé que c’est à portée de main de voyager partout et de vivre dans le bout du monde qui m’inspirera le plus. Il m’appartient juste de faire le choix de les franchir, ces portes là… Et puis, dans un an ou dans 10, je repasserai par le Kenya, obligé!


Bulletin de l’appliquante :


Taff aka Kazi : Mission confiée menée à terme, satisfaction de la recrue ++


Intégration furtive à la communauté jeunes expat’ : Démarrage diesel et accélération fulgurante au second semestre


Aptitude à devenir noire : Encouragements ! Capable de négocier en kiswahili, discuter avec des gamins, prendre le matatu, se mélanger avec des kenyans. Résultats insuffisants en matière de pigmentation de la peau. Point Bonus en danse africaine [avis du public entendu ici ou là « I’ve seen the way you dance, you’re not a real mzungu »]

 

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Couverture géographique du pays : 70% des territoires habités. Lacunes en randonnée en haute montagne, a notamment négligé le Mont Kenya, le Kilimandjaro (manque de temps et budget limité).


Projet  TP Zanzibar: Mené de main de maître de A à Z.


Observation des Zanimaux : Résultats satisfaisants. Parmi les “Big Five”: Lion OK, Rhino OK, Buffle OK, Elephant OK, Léopard: Echec


Conclusion du Conseil :

Année réussie ! L’appliquante recevra un certificat d’aptitude à la vie en Afrique. Cependant, le Conseil déplore le choix de l’appliquante de ne pas poursuivre l’expérience dans l’immédiat. Il recommande en particulier un retour ultérieur pour les UE manquantes (montagne, léopard), et un approfondissement en kiswahili.

 

globegraduat.gif

Conseils pour la réadaptation en France :

S’échapper  à la montagne pour combler le manque de grands espaces, ne pas oublier qu’il faut emporter des sacs plastiques au supermarché et les remplir soi-même, qu’il faut également faire sa vaisselle et se servir de l’essence tout seul, prêter attention à sa manière de danser qui peut choquer les autochtones (ne pas se désoler du manque de liberté corporelle desdits autochtones), ne plus employer « Hakuna matata » dans une conversation, ne pas griller les feux rouges, rouler à droite et à jeun, se rappeler que mini jupes et décolletés sont acceptés, ne pas abuser de son forfait téléphonique 36 fois plus cher, ne pas fixer d’un air mauvais les vieux de 2 de tension personnes âgées ni les râleurs ronchons de première français, espèces non observées depuis des lustres, ne pas abuser du fromage et du saucisson, apprécier de pouvoir parler politique et même de voir le ton s’échauffer (parce que ça fait du bien de ne pas réprimer ses instincts de latin et parler fort c’est vachement trop cool), éviter d’acheter des mangues (ne souffrant pas la comparaison) et plutôt se rabattre sur les fraises, les cerises et les abricots (liste à compléter).

 

cerises.jpg

Bon, sinon, j’ai bien essayé de faire diversion  quelques paragraphes de plus, mais là, je crois que je ne peux plus y couper…

 

Chers lecteurs/lectrices, family & cie, ADMPC& affiliés, coloc d’amour, ami(e) de toujours ou tout neuf, et toi lecteur inconnu, rêveur d’Afrique, anonyme ou de passage,


La commandante de bord  (aka myself) vous informe  qu’il y a eu 79 +1 articles, 4193visites et 9670 pages vues au cours de ces 403 jours de vol blog. La température extérieure est de 32 °C, altitude 2 mètres au dessus du niveau de la mer, ciel sans nuages. N’oubliez pas de vérifier que vous ne laissez pas de bagages à main dans les coffres situés au dessus de vous. J’espère que vous avez passé un agréable voyage en notre compagnie, et nous espérons vous revoir un jour ou l’autre  sur nos vols LéaInTheSky.  


Bon voyage !!!

 

hotesse.jpg

NB : Ceci est un cinéma digne de ce nom, la lumière ne se rallumera qu’à l’issue du générique de fin, dans le prochain et ultime post.

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 00:19

The Lars Von Trier Last Frontier.


Après un an et un mois dans ce beau pays, j’ai pris une carte, j’ai gribouillé dessus les endroits où j’étais allée, et ça a donné ça :

 

Kenya-copie-1.png

En gros, j’ai plutôt pas mal baroudé, non ? Si on y regarde de plus près, il me manque juste un petit bout du nord de la côte kenyane, les frontières du nord et de l’est (qui ne sont pas spécialement supra recommandées), et enfin, l’Ouest Kenyan.


Et c’est comme ça qu’on s’est dit avec Clochette, let’s go girls, cap plein Ouest mon capitaine. Comme on est des grandes filles qui savent faire semblant de parler kiswahili et tout et tout, on a opté pour le voyage « Routard », pour changer.


L’aventure commence dans un bus, tôt un dimanche matin. Un gros bus avec pour destination Kisumu, trois ou quatrième plus grosse ville du pays, au bord du lac Victoria. Après une petite nuit, on dort sur une bonne partie du trajet (pas loin de 8 heures de route). Comme toujours au Kenya, les paysages changent énormément à 100 km d’intervalle. Pour la première fois, on remonte sur l’autre côté de la vallée du Rift ! Plus loin, aux alentours de Kericho, c’est le pays du thé. C’est très beau, des plantations immenses, des collines d’un vert lumineux. J’aurai bien pris des photos, mais c’est à ce moment là qu’un vrai déluge s’abat sur nous. Terreur. Mesdames, messieurs, de la grêle. De grosses billes de glace font un boucan d’enfer sur la tôle du bus. C’est quoi cette arnaque, depuis quand il grêle sur l’équateur ?!!

 

théJe  repique cette vue des plantations de thé de Kericho, prise du ciel par Yan Arthus Bertrand


Heureusement, on a pu atteindre Kisumu sans incident, et sous le soleil. L’idée en débarquant à Kisumu, c’était essentiellement de voir le lac Victoria. Parce que comme on a pu très vite le vérifier, il n’y a absolument rien à faire dans le coin, le tourisme ne s’y est pas développé pour l’instant. C’est probablement la raison pour laquelle, seules blanches à débarquer en ville, on se fait assaillir par les bodas-bodas à l’arrivée à la station de bus. Qu’est ce qu’un boda-boda ? C’est un vélo taxi, et il y en a plein dans la région ! Pour quelques shillings, on peut se faire déposer où on veut. Comme on ne sait pas exactement où se trouve notre hôtel, on décide de tenter l’expérience, nous et nos gros sacs à dos de routardes. Et on est impressionnées par la stabilité des vélos et les mollets de leurs propriétaires !

 

CIMG3025.JPGBoda-boda


Plus tard, on se balade dans le centre, du côté du marché. Je ne sais pas si c’est que la ville est plus « peace », ou si c’est qu’on commence à dégager de l’assurance de « white kenyans », mais on a presque la sensation de passer inaperçues. Rien à voir avec l’atmosphère oppressante du marché de Mombasa telle que je l’ai eu avec mes parents la semaine précédente…

 

CIMG3021.JPGTuk-tuk dans Kisumu


Le lendemain, on retrouve un copain d’un collègue, qui doit nous emmener voir le lac. C’est le plus grand d’Afrique, et la source principale du Nil ! Il parait qu’il vaut le mieux le voir d’Ouganda ou de Tanzanie. Mais c’est déjà impressionnant d’ici. On rejoint ensuite notre étape suivante : Kakamega Forest , dernier vestige kenyan d’une forêt primaire qui s’étendait jadis jusqu’au Congo. Elle gagnerait à être plus connue, parce qu’en plus d’avoir un nom à même de faire sourire les français, elle abrite un grand nombre d’espèces végétales et animales rares, et en particulier beaucoup de singes et d’oiseaux tropicaux.

 

P1050247.JPGKisumu, au bord du lac Victoria

 

P1050253.JPGLac Victoria


 Après avoir discuté avec les guides locaux pour organiser notre rando du lendemain, on dépose nos sacs dans une maison sur pilotis pour y passer la nuit. Clochette, qui ne se sentait déjà pas bien le matin, se met au lit en espérant que quelques heures de sommeil la requinquent. Pendant ce temps, je pars dans la forêt, mais pas trop loin, parce que je ne suis pas sûre à 100% qu’il n’y ait pas de léopard… Beaucoup de bruissements qui me font jeter des regards prudents aux alentours, mais, ouf, ce sont uniquement des singes qui sautent d’arbre en arbre à proximité du sentier. Je retrouve Clochette qui m’inquiète un peu, et qui n’a pas assez la forme pour venir manger avec moi… Je prends donc la direction de la cantine locale,  dans le noir bien sûr, car l’électricité n’arrive pas jusqu’ici. Je mange dans cette cabane en ayant l’impression d’être hors du temps. Sur le banc en face de moi, deux poules m’observent manger ma cuisse de poulet, à la lueur de la lampe tempête. Mon hôte kenyane n’est pas très bavarde. Tout est calme. Je me dis qu’il y a moins d’une centaine d’année, la campagne française vivait à ce rythme là aussi, où les activités cessent doucement quand il fait nuit. D’ailleurs, il se fait tard, j’emporte la part de Clochette, et je prends la direction de notre maison. Seule sur ce chemin dans la forêt, à peine éclairé par ma lampe tempête, je ne fais pas trop ma fière ! Clochette ne va pas mieux. Dans le genre « Je teste les limites de la loi de Murphy », elle ne se défend pas mal ! Tomber malade juste la semaine de ses vacances, et pile poil quand on est au fin fond de la forêt, sans électricité et sans réseau de téléphone, youpi youpla. Si ça ne s’arrange pas, il y a toujours un dispensaire juste à côté, et au pire, il y a toujours l’option Flying Doctors, mais bon, pas glop pas glop. Or, on est censées partir en randonnée à 5h du matin… A ce moment là, je ne donne pas cher de l’expédition…


Mais, tadammm, retournement de situation, à 4h30 du matin, à peine le réveil éteint, Clochette saute littéralement dans ses chaussures de rando, j’en suis sur le cul estomaquée. Et c’est parti pour une marche de nuit, dans la forêt toujours aussi obscure et bruissante, mais accompagnées d’une guide cette fois. Objectif : grimper sur une colline pour y admirer le lever de soleil sur la forêt équatoriale.


Et ça vaut définitivement son pesant de cacahouètes. Au sommet de cette colline, on a la sensation d’être sur un îlot au beau milieu de la forêt, perdues au bout du monde. Des nappes de brume surplombent les frondaisons : c’est l’évapo-transpiration. C’est beau ! Le ciel change de teinte, rose, jaune, bleu. On a bien fait de se lever aussi tôt !

 

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Comme Clochette tient le coup, en bonne warrior qu’elle est, on décide de s’en tenir au programme initial et de continuer la rando « longue ». Direction la rivière Yala, qui traverse la forêt. On croise plein de singes! Huit heures de rando plus tard, retour au camp, un peu mal aux pieds quand même. Juste à temps : une énorme averse nous oblige à rester à l’intérieur. Tant mieux, on fait la sieste, car on a rendez-vous à 16h avec un ami de Kosi qui doit nous emmener à Eldoret.

 

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Red tailed colobus je crois...


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Et là, la loi de Murphy continue de s’acharner sur nous. Le jeune en question n’avait absolument rien compris, et il est venu la fleur au fusil, sans voiture. A l’Ouest complet, kenyan way. Vite vite, trouver un plan de rechange. On se débrouille pour rejoindre Kakamega, la ville la plus proche, en voiture, mais on n’a pas le budget d’aller jusqu’à Eldoret comme ça. Heureusement, il y a des matatus qui font la liaison Kakamega-Eldoret… On en choisi un « de luxe », celui où on est supposés avoir une place par personne. La blague, on est 14 pour 9 places. Rien à voir ceci dit avec le matatu plus « cheap » à côté, qui accueille une trentaine de personnes pour 14 places assises. Ahahah, this is africa ! Le temps que le matatu se remplisse, il fait presque nuit, et il commence à pleuvoir, alors qu’on en a pour 2 heures de route. C’est ça, Léa, t’as tout bon, matatu de nuit, sous la pluie, sur une route pourrie… et en plus ça te fait rire ? Espèce d’inconsciente va. Mais c’est ça qui est bon aussi. C’est l’aventure…


A Eldoret, c’est Kosi, notre copine kalenjin, qui nous récupère. Ouf ! Elle s’y est installée il y a 6 mois, et c’est quand on a décidé de lui rendre visite qu’on s’est dit qu’on pourrait en profiter pour voir l’Ouest en passant par Kisumu et Kakamega. Les deux jours suivants, elle s’occupe bien de nous ; ça ouvre toujours plus de possibilités de vadrouiller avec des kenyans. On se balade dans Eldoret, qui n’est pas vraiment plus intéressante que Kisumu, mais où on a l’occasion d’aller danser. Au programme aussi, une virée en matatu qui nous emmène au bord de la vallée du rift. Près du village d’Iten, il y a un point de vue fantastique, à mon avis meilleur que celui de la route de Naivasha. C’est vraiment impressionnant !


 

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La Rift Valley au Kerio View Point, près d'Iten


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Et il est déjà temps de revenir à Nairobi.


Je n’ai plus que 72 heures à passer au Kenya…

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 17:07

Après un an de Kenya, je n’avais toujours pas fait THE parc incontournable, le Masaï Mara. Celui des documentaires Arte, le seul où on puisse voir les « Big Five », proies préférées des chasseurs au temps où les safaris ne se faisaient pas avec un appareil photo : Lion, Elephant, Buffle, Rhinocéros et Léopard.


Comme mes parents ont décidé de venir voir à quoi ça ressemblait là où je vivais, j’ai placé ça sur la IT-list des trucs à faire, entre marcher au milieu des girafes à Naivasha et bronzer au bord de l’Océan indien.


Le Masaï Mara, il se trouve là, dans le prolongement du grand parc du Serengeti en Tanzanie.

masai-mara.gif

Et aussi étonnant que cela paraisse, la route pour y aller est vraiment infâme (même si elle ne rivalise pas avec celle de Loyangalani-Baragoi-Maralal). Alors que c’est la première attraction du pays !


La plus grande affluence est en juillet-août, à cause de la grande migration des gnous : ils traversent la rivière Mara en quête d’herbe plus verte au Kenya qu’en Tanzanie, et au passage un certain nombre finit dans la gueule des crocos ! En mai, c’est encore la saison des pluies. Mais ça a ses avantages de faire le Mara à ce moment là !


1/ Le parc est d’un vert lumineux, au lieu d’être brûlé par le soleil:


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2/ Il y a plein de bébés animaux partout! (c'est trop mignoooooon et je défie quiconque de ne pas gagatiser devant tous ces ptits bouts telle une collégienne devant Justin Bieber)


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3/ La lumière est fantastique, y compris sous ciel d’orage


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4/ Un arc en ciel sur la savane, c’est magique


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5/ Il n’y a pas 70 vans de safaris devant les groupes de lions


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Le Masaï Mara n’est pas géré par KWS, mais par la communauté masaï locale. Même comme ça, ce n’est pas toujours facile pour les tribus de conserver leurs terres.


Alors, sinon, qu’est ce que ça vaut, le Mara, par rapport à tous les parcs que j’ai pu voir avant ? Le paysage est magnifique, mais c’est aussi vrai à Amboseli, écrin du Kilimandjaro, et à Tsavo Ouest, les Greens Hills d’hemingway. Par contre, je n’ai jamais été aussi près des animaux qu’ici, très probablement parce que la notion de « piste » est beaucoup plus floue : on peut donc s’approcher beaucoup plus qu’ailleurs. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé entourés d’une quinzaine de lions, dont certains à un mètre à peine du van de safari. Drôlement impressionnant.


Flash info Savane people :

24h dans la vie de la famille King !


Une jeune lionne s’est retirée à l’écart de la vie publique lionnesque pour protéger sa progéniture :

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Dans une vallée voisine, il fait faim. Les lionnes sont sur le qui-vive. Trois mâles font partie de la bande, dont un seul dominant. Ils se battent régulièrement pour tenter de renverser le rapport de force et de récupérer le harem (et accessoirement l’accès prioritaire au repas, gracieusement fourni par les femelles). C’est pas de la gnognotte, ils ont de grandes balafres sanglantes toutes fraiches. C’est vraiment incroyable de pouvoir les approcher d’aussi près !


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Le lendemain, ils sont toujours dans les parages. Les lionnes ont attrapé un énorme buffle qui doit bien peser 700 kg, et c’est le festin. Après les lions, viennent les femelles dominantes, puis les lionceaux. Un repas comme celui là leur suffit pour une semaine entière, même pour la quinzaine de lions !

 

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A l’aube suivante, il ne reste que la carcasse, que se disputent les vautours et les chacals (quoi, on dit des chacaux ?). Repus, les lions digèrent, incapables de bouger. Ils paraissent moins dangereux comme ça. Demain, ils changeront d’endroit, jusqu’à la prochaine chasse.

Les troupeaux de gazelles et de zèbres peuplent les plaines à l’est du parc, où ils peuvent voir venir les prédateurs. C’est un spectacle d’aube du monde…

 

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Autre rencontre à couper le souffle, et on est les premiers sur les lieux : deux guépards, à quelques mètres du bord de la piste, et qui se lancent dans une course que l’on a la chance de suivre pendant de longues minutes ! On espère assister à une chasse, mais les topis montrent les cornes, et se mettent même à poursuivre le guépard (c’est le monde à l’envers).

 

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On aperçoit aussi fugacement des rhinocéros, très timides et difficiles à débusquer. Le temps est à l’orage, mais on reste à distance du front de pluie. Un véritable toit de nuages pèse dans le ciel. Quelques hardes d’éléphants fuient la pluie ; ils sont moins nombreux qu’à Amboseli.

 

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Et toujours cette impression d’immensité, qui caractérise le Kenya dès que l’on sort de Nairobi… Des espaces vierges à perte de vue...


J’en suis nostalgique avant l’heure !

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 10:35

*Où en étais-je ? Il faut dire que depuis le dernier article j’ai encore fait 2500 km et des brouettes. (l’air de rien, comment se la péter « je suis grave une routarde » excuser un retard dans la rédaction des posts…)


Ah si. Il y avait un problème avec le moteur en plein désert de Chalbi. Cool raoul, on a juste eu le temps de vérifier qu’il n’y avait pas de bande de somaliens à AK47 dans le coin d’admirer la vue du haut du toit de la voiture, avant de repartir sur les chapeaux de roue. Un peu trop à notre goût d’ailleurs : la Jeep fonce à une allure d’enfer, en soulevant des nuages de poussière de 2 mètres de haut, tandis qu’à l’intérieur on rebondit dans tous les sens. Enfin, Gabriel ralentit, et nous dit « Ouf, c’est bon, on est sortis d’affaire, jusque là je devais aller très vite sinon on risquait de s’ensabler et de rester coincés » (…aha <- rire jaune)

 

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I've been through the desert on a horse with no name...


A partir de là, la piste devient meilleure. Soleil de plomb, désert à perte de vue, et mirages à foison: on croit apercevoir des lacs au loin. Quelques heures plus tard, des palmiers apparaissent : c’est Kalacha, un campement/village perdu au bout du monde.

 

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A Kalacha, pas de maisons en dur, seulement des huttes arrondies. Pas d’électricité, mais quelques puits qui fournissent de l’eau de bonne qualité. On dépose nos sacs dans un camp qui dispose d’un panneau solaire, le luxe. Et on comate, en attendant que la chaleur tombe, avant de partir en expédition dans les environs. On se balade dans Kalacha, un peu mal à l’aise : les gens sont distants, voire même hostiles. Il faut dire que la vie est difficile dans ce coin là, exposé aux famines et aux tensions frontalières (et accessoirement, un seul de nos appareils photos doit valoir plus que les revenus annuels d’un des habitants, voire de tout le village…).  Malgré tout, on continue jusqu’à l’Eglise, peinte de couleurs vives, et on y découvre que Jésus est noir, par ici.

 

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Sur le retour, des gamins rient et ne s’enfuient pas, contrairement aux autres ; ils nous invitent même à entrer chez eux ! Le problème, c’est que la maman ne parle pas anglais, et pas kiswahili non plus. Elle appelle une de ses filles pour faire la traduction du kiswahili en rendille, le dialecte de leur tribu. Mais ça reste difficile de communiquer. On finit par reprendre la direction du camp. Sur le chemin, toujours des regards méfiants, jusqu’à ce qu’un ballon nous arrive dans les pattes : une trentaine de gamins de 7 à 10 ans jouent au foot. Spontanément, on rejoint le groupe, et le match se transforme rapidement en compétition Gamins de Kalacha contre les Wazungus ! On crache nos poumons, parce qu’à 4 contre 30, c’est sportif. Mais on rigole bien, les gosses sont à fond. Ça me ferait presque revenir sur mon opinion du football, sur le thème « moyen de partage, de communication universelle, blablabla finalement c’est peut-être un peu plus qu’un sport de beaufs ». Enfin, ça c’est jusqu’à ce qu’on décide de rendre les armes, après s’être vaillamment défendus (2-5 or so), et qu’au moment de partir… une seule gamine sur le bord a l’idée lumineuse de nous demander « Gimme money, gimme money ». Illico presto on a une cinquantaine d’enfants sur le dos, c’est ingérable, et alors qu’on explique qu’on n’a rien sur nous, et qu’on doit y aller, bam dans ta gueule, on se fait caillasser. A coup de graviers, ok, mais ça fait mal au cul cœur alors qu’on vient de passer une demi-heure à jouer en toute bonne humeur. Retour de flamme sur certaines réalités de l’Afrique, (le monde des bisounours n’existe pas, et d’abord, toi espèce de blanc privilégié, tu crois quoi quand tu arrives la bouche en cœur comme ça, et qu’est ce que tu peux bien connaitre de la pauvreté?).

 

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Lundi, il est temps de dire au revoir à Kalacha (sans regrets), pour poursuivre notre route dans le désert. Prochaine étape : le lac Turkana ! Sur la piste, on croise quelques troupeaux de chameaux ; le sol de terre séchée devient progressivement rocailleux, à cause des roches volcaniques. La route est dégueu, à ce moment là, je pense que c’est probablement la pire partie du voyage (que nenni jeune naïve, que nenni). Ça grimpe, et ça secoue aussi beaucoup.

 

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Et soudain, au détour d’un virage, une gigantesque étendue d’eau turquoise. Comme ça, sortie de nulle part au milieu du désert, entre quelques petites montagnes. Magnifique. C’est d’ailleurs le plus grand lac au monde qui soit au milieu d’une zone aride.

 

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On longe le lac jusqu’à Loyangalani, seule « ville » du coin (là aussi, pas d’électricité, et uniquement des huttes légères). Il y a surtout deux tribus qui vivent dans le coin : les Turkanas, et les Elmolos. Les femmes Turkanas s’habillent de vêtements très colorés, et portent des colliers de perles superposés. Les Elmolos constituent la plus petite tribu kenyane : ils sont à peine une centaine (avec pourtant leur langue propre)!

 

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Le camp où on s’installe est à faire peur à une parisienne  vraiment rudimentaire. Hum, au vu des chiens qui rentrent dans nos huttes, du ruisseau très douteux qui traverse au milieu, et surtout, des chauves-souris qui volent dans la fosse qui fait office de toilettes, pas de doute, on a choisi l’option routard +++. En vrai, je vais casser le mythe des aventuriers qui n’ont pas froid aux yeux, mais les chauves-souris furent la goutte qui fit déborder la fosse sceptique. C’est comme ça qu’on a atterri dans un autre camp, deux « rues » plus loin, qui avait, ô joie, de vraies douches et de vrais WC (éléments que nous n’avions pas depuis le début du voyage, je vous le rappelle). A tel point que Po s’est retenue d’embrasser le gérant, submergée de bonheur en découvrant lesdits sanitaires.


Entre temps, on s’était aventurés au bord du lac, en croisant sur le chemin nombre de gamins. Contrairement à ceux de Kalacha, ils sont ravis de nous voir, viennent discuter, tiennent absolument à se faire photographier, et nous accompagnent jusqu’aux rives. Les adultes restent toujours à distance, par contre, à l’exception d’un ou deux pêcheurs rencontrés au bord du lac. Malgré la chaleur, on n’ose pas se baigner, car le lac est réputé pour être infesté de crocodiles du Nil !

 

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Programme du lendemain : réussir à atteindre South Island, une île au sud du lac (obvious, isn’t it ?), paradis des oiseaux. Il faut payer des droits au Kenyan Wildlife Service, mais c’est à  nous de trouver le bateau pour nous y rendre. C’est dans ce but que l’on rejoint un des villages ElMolo, où un des vieux pêcheurs possède un bateau à moteur. Mais le filou nous demande un prix exorbitant, à payer à l’heure. D’après lui, il faut compter 6 heures aller-retour, alors que d’après Clochette, qui l’a fait 10 mois avant, 1 heure et demi suffit largement. Baleine sous gravillon. Pour beaucoup, mzungu = pigeon, et ça commence à courir sur le haricot, à force. Après une âpre négociation, on finit par s’entendre. Sauf que, de retour au bureau de KWS, le responsable nous annonce qu’il y a beaucoup trop de vent, et qu’il est très dangereux de s’aventurer sur le lac dans ces conditions (je vous rappelle qu’il y a en plus plein de crocos dedans, comme ça, c’est cool, si tu ne finis pas noyé, tu peux finir dans l’estomac d’un saurien, c’est quand même vachement plus exotique, comme mort). 

 

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Comme ce vent-qui-rend-fou n’a pas daigné se calmer de la journée, on a décidé de balader autour du lac, et de trouver un coin où se baigner. On a fini par dégoter une crique sans danger, où des enfants pataugeaient joyeusement, et je peux donc dire fièrement « j’ai nagé dans le lac Turkana ! » (ok, je ne me suis pas aventurée bien loin… on ne sait jamais, pour les crocos…). On est restés dans le coin jusqu’au coucher du soleil, et ça valait le déplacement !

 

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Mercredi, il est temps de reprendre la route (la perspective de rester encore des heures dans la voiture n’est pas particulièrement excitante, et encore, on ne sait rien de ce qui nous attend). On embarque aussi trois étudiants kenyans venus visiter leur famille à Loyangalani et qui veulent rentrer à Nairobi (car il n’y a aucun bus qui s’aventure jusqu’au lac, juste des camions de temps en temps). Ils doivent y reprendre les cours, de droit pour l’une, d’ingénierie aéronautique pour le 2e, et de business pour le 3e.


C’est en quittant les rives du lac que les choses se corsent. La piste devient horrible, horrible, horrible. En plus, il parait que c’est la zone un peu touchy, elle a été pacifiée par l’armée kenyane, mais bon, on n’est pas à l’abri de tomber sur une bande armée. D’ailleurs, alors qu’on atteint un point de vue magnifique sur une vallée en contrebas, et qu’on aimerait bien s’arrêter pour prendre des photos :

-          Hey Gabriel, est ce qu’on peut s’arrêter ici juste deux minutes?

-          Je ne préfère pas, ce n’est pas une bonne idée de sortir de la voiture dans le coin…

-          Ah… ok…


On finit par atteindre Baragoi, un bled perdu mais qui dispose d’une station essence. Toujours pas de route goudronnée à notre grand désespoir. Et ça continue comme ça jusqu’à Maralal, où on s’arrête pour passer la nuit. Bien besoin de repos… Car l’enfer n’est pas fini. Ce n’est qu’en fin de matinée que l’on retrouve une vraie route (ahhhh l’instant où on est repassé sur du bitume, un pur bonheur). Seul arrêt digne d’être mentionné, les Thomson’s Falls, des chutes de 80 mètres de haut. On ne coupe pas aux embouteillages de Nairobi,  mais on fonce à notre restaurant italien préféré pour conclure le voyage en beauté !


*la rédaction tient à s’excuser de la longueur du post, le voyage au Turkana aurait bien mérité d’être développé en 3 ou 4 articles distincts. Mais les sujets suivants attendent déjà leur tour et je dois aussi faire mes valises, accessoirement ! Bisous les loulous !

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 21:29

J'avais un regret cuisant ces derniers temps : n'avoir vu aucun des trois sites UNESCO du pays, à savoir le mont Kenya, l'île de Lamu, et le lac Turkana.


Et bien je peux désormais rayer ce dernier de ma liste!

 

Quelques copains avaient décidé de tenter l'aventure (une semaine de voyage, 3 jours rien que pour atteindre ledit lac,  1390 km dont une bonne partie sur piste, une traversée de désert…). J’avais un problème majeur: il me manquait trois jours de congés pour pouvoir m’y lancer ! Mais Super Boss me les a généreusement accordés (je suis d’accord, je suis pourrie gâtée), et c’est ainsi que j’ai pu vivre une de mes expériences les plus marquantes au Kenya !


L’itinéraire de cette folle équipée :


Day 1 : Nairobi-Samburu (Parc national)

Day 2 : Samburu-Marsabit

Day 3 : Marsabit-Kalacha (désert de Chalbi)

Day 4 : Kalacha-Loyangalani (lac Turkana)

Day 5: Loyangalani

Day 6: Loyangalani-Maralal

Day 7: Maralal-Nairobi

 

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C’était une semaine sacrément intense ! (zi va la lèrega, comment jvais raconter tout ça en 2 articles moi maintenant ?).


Donc : Road Trip, part ouane!


Fantastiques participants de cette aventure dont vous êtes le héros :


-          Po, Grande Guerrière en Chef de l’Unité de Combat Anti Kebabs

-          Dik Dik,  Dévoreur de Bouquins et Ventre Sur Pattes

-          Peau-Rouge, Grande Shamane Adoratrice du Soleil Qui Cogne

-          Moi-Même, Humble Scribouillarde en Goguette

-          Sammy, le Cuistot

-          Gaby, le Chauffeur de la Mort


Deux autres recrues étaient attendues, dont le Grand Organisateur Panophile lui-même ; lui et sa compagne furent pris dans une Embuscade de type « T’yVaPaCtrODanGereux » et durent rendre les armes : ils renoncèrent au voyage. Coup dur pour toute l’équipe.


Malgré cette amputation brutale et douloureuse de deux de ces membres, l’expédition  prit la route.


Notes de la Scribouillarde  (aka myself):


Vendredi, aurore.  La troupe s’enfuit de Nairobi, le cœur et les paupières lourdes. Dik-Dik et moi-même avons cependant des Oreillers nous permettant de gagner 3 points de repos. L’itinéraire de ce premier jour de Road Trip contourne le mont Kenya par le nord ; la zone est toujours aussi verte, mais le mont en question reste planqué dans les nuages. Le paysage s’ouvre, et nous amorçons la descente vers Isiolo, ville étrange où les chrétiens vivent à gauche de la route et les musulmans à droite (à moins que ce ne soit l’inverse ?). Enfin, alors que nos estomacs crient famine, nous atteignons le parc de Samburu.

 

Sammy accomplit sa mission à merveille, nous donnant l’énergie de partir à la découverte de la zone environnante : quelques collines lointaines, un paysage aride à l’exception d’une allée verte le long de l’Ewaso N’Giro, rivière locale. Peu d’animaux visibles dans ce lieu pourtant réputé être un véritable Eden (dixit le Routard). La faute à Pad’chance ? De retour de la mission de reconnaissance, la troupe s’attache à parfaire sa technique au Tarot, probablement pour oublier les conditions rudimentaires d’hébergement.

 


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Réserve de Samburu

 

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Comment ça, les girafes ça compte?

 

 P1040457.JPGL'Ewaso N'Giro


Samedi, aurore et pis-encore (gn, un jour de ma vie contre une grasse mat’ ?). Nous tentons une nouvelle fois d’explorer les lieux (selon la méthode kenyane bien connue du « Game Drive »). A part des dik-dik-qu’on-ramènerait-bien-car-c’est-plus-fun-qu’un-chien, je note peu d’éléments dignes d’être consignés : un éléphant mort, quelques crocos un brin flippants…  Jusqu’au départ, après la boustifaille : on débusque une famille de guépards en plein gueuleton !

 

P1040486.JPGQuika peur du croco?

 

P1040499.JPGC'est pas le moment de sortir de la Jeep...


On the road again, voilà quelques observations prises sur le vif : les habits traditionnels fleurissent sur les autochtones. Les cous des femmes se parent d’innombrables colliers de perles. Les guerriers Samburus se promènent fièrement, torse nu et lance à la main. [Note : Clochette avait raison, ils sont bien plus canons que les Masaïs]. (cher lectorat féminin et gay, désolée de ne pas avoir d’illustration sur le sujet).


Plus loin, la route est toute neuve ; des falaises se dressent, on se croirait en Arizona ! Et puis d’un coup, le bitume s’interrompt, et la piste commence… Le paysage devient de plus en plus désertique. Gaby et Sammy dévoilent leurs Talents de Mécano en trifouillant dans le moteur de la Jeep à l’occasion. Enfin, après des heures de conduite sous le soleil de plomb, on arrive à notre étape suivante : Marsabit ! [Amis des Blagounettes vaseuses, bonjour, les suivantes ont déjà été brevetées : 1/ MordsSaBite (©DikDik) et 2/Marsabit-DeCheval (©Oliv’)]


Marsabit, c’est un îlot de verdure au milieu d’une zone aride. La « ville » n’est pas très grande ; on dépose vite nos bagages dans un hôtel correct, riche d’un générateur (traduction immédiate de nos synapses : youpiii, à nous la douche chaude !).  Espoir déçu : la plomberie est morte, on nous amène des bassines avec de l’eau tout juste tirée du puits. OK, on se lave au broc, à l’ancienne ; mais au moins on a de la lumière… ah non, ça vient de couper ! Peau Rouge a donc eu la joie de se laver à la bougie.

 

P1040541---Copie.JPGMarché aux céréales de Marsabit

 

Vendredi, toujours trop tôt. On se lève dans le brouillard, au sens propre et figuré. Une vraie purée de pois. Direction le parc de Marsabit, un volcan couvert d’une végétation dense de feuillus. C’est très perturbant, cette impression d’être en Europe ! Tout est nimbé de brume. On croise quand même trois zèbres, deux kudus, une hyène.

 

P1040550.JPGOn est toujours au Kenya, sisisi


Enfin, on reprend la route ! A une dizaine de km de Marsabit, on découvre un ouffissime cratère avec plein de vent. Puis on attaque le désert de Chalbi… Et soudain, sous un cagnard du diable, Gaby et Sammy s’arrêtent pour jeter un œil au moteur…

 

P1040551.JPGCratère au Nord de Marsabit

 

P1040603.JPGBa quoi, le moteur?!!!


A suivre (quel suspense ahahah)

 

 


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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 12:32

Mon petit blog en sucre,

 

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Aujourd’hui, tu as un an très exactement. Ta maman était au Kenya depuis 72 heures quand tu as vu le jour.


Au début, tu ouvrais de grands yeux étonnés sur ton monde, cette Afrique toute neuve. Les couleurs des fleurs, les odeurs, les pluies diluviennes, les invasions de sauterelles, le jeu de la négociation, les routes  et le bordel …


Il y a eu tes premiers pas en dehors de la ville : une expédition au centre du pays. Tiens, il y a des rizières ici ! La région du Mont Kenya est si verte. Est-ce que tu te souviens de ce resto à Embu, où tout paraissait si différent, si nouveau ?


Il y a eu ta première rencontre avec des lions et la vie sauvage kenyane, au parc de Nairobi. Des battements de cœur un peu plus rapides lorsque  tu es passé à un mètre de tes premières girafes, et une excitation d’un gamin de 5 ans (et demi) quand Simba et ses lionnes ont dédaigneusement traversé la piste avant de partir dans les herbes hautes.

 

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Puis, tu as fait ton premier voyage un peu plus loin dans le pays : ça a été la découverte de l’océan indien, de ses couleurs fantastiques, blanc du sable, bleu du ciel, turquoise de l’eau, arc-en-ciel des étoiles de mer…

 

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Petit à petit, tu t’es senti chez toi. Tu as apprivoisé Nairobi, appris trois mots de kiswahili, dansé kenyan, apprécié la manière de vivre ici. Rencontré des kalenjins, des kikuyus, des luos…

 

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Plus sûr de toi, tu as pris ton envol de plus en plus loin : au pied du Kilimandjaro, et de ses troupeaux d’éléphants ; dans la vallée du Rift et ses lacs, à Mombasa et son atmosphère particulière.

 

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CIMG1905


Tu as hiberné un mois, c’était l’heure de rentrer en France. Et c’était étrange, cette impression de revenir à Nairobi comme on revient chez soi.


Tu as encore grandi, un peu comme un ado encore mal dégrossi, et forcément, tu as changé de look. Tu as eu des doutes parfois. Tu restais frustré de ne pas percer tous les secrets du pays, des gens, et de rester si blanc. Parfois même, tu t’es demandé l’espace d’un instant si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs. Mais ce que tu ne savais pas encore, c’est que tu étais déjà capturé, prisonnier : en train de tomber amoureux de cette Afrique là. Tu t’es permis de te moquer parfois, de petites caractéristiques si kenyanes, ou de manies d’expats. Mais tu ne me trompais pas, moi.

 

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Tu t’es aventuré plus profondément dans le pays : tu as découvert des coins où personne ne va, le long de la Tana. Tu t’es mis au kiswahili pour de vrai, et ça a été une nouvelle clé de compréhension du pays. Tu as arpenté Nairobi la nuit. Raconté des bêtises, pour changer. Tu t’es baladé dans les « Green Hills of Africa » (celles là même qui ont tant fasciné Hemingway).

Tu t’es dit que ça valait le coup d’aller voir chez les voisins un peu, et tu as fait une escapade sur une ile pleine d’épices. Tu ne tenais plus en place, et les week-ends étaient bien remplis.

 

CIMG2761

Et on en arrive à aujourd’hui. Un an.

 

Donc, blog de mon cœur, c'était cool de t'avoir pendant tout ce temps. Ecrire, c’est un peu comme dessiner, chanter, danser : jouissif et libérateur. Tu m’as poussée à voir de manière différente autour de moi. Tu m’as aidée à faire rêver les autres, aussi, ceux pour qui l’Afrique reste une terre si lointaine. Tu es un petit grain de sel qui a donné plus de goût à toute cette aventure.


Il te reste encore quelques posts bien sympathiques à vivre, mais je ne te mentirai pas, pas de saison 3 (mon cœur se serre déjà) (mais n’est-ce pas, « que será, será »).


Mais en attendant, faites péter le champagne, hauts les cœurs, et


JOYEUX ANNIVERSAIRE !

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 [Et je dirais même plus : Hongera kuzaliwa kwa kufikia siku yako !]


*ce post est exceptionnellement sans lolilol, satisfait ou remboursé.

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 18:26

Et une autre petite expédition dans la Rift Valley au pied levé, une !


Il faut dire qu’on a atterri à Crater Lake un peu par hasard, ce samedi là.


Le plan initial, c’était plutôt refaire Suswa (sous le soleil si possible), et puis en fait ZzZZZZ fatigue de la semaine, on a abandonné l’idée dès le jeudi. Dans cette optique « Rechargeons les accus », je me suis royalement octroyé mon premier samedi matin depuis longtemps. Mais forcément,  ce fut la porte ouverte à toutes les fenêtres de festoyades (du vendredi soir).

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Donc point de lever aux aurores, mais rendez-vous fut pris pour un brunch. L’estomac solidement lesté, les participants (très certainement effarés par les conséquences lipotiquement néfastes des calories précédemment absorbées) manifestèrent l’envie de randonner.

 

P1040333.JPGView point sur la vieille route de Naivasha

 

D’où le plan n°2 : l’ascension du mont Longonot. Hop hop hop, ni une ni deux, tout le monde saute dans ses chaussures de rando,  direction le Nord Ouest. Sauf que… arrivés au premier point de vue sur la vallée du Rift, il est bien 14h30, et le Dieu des Maths fait une petite apparition :


« Sachant qu’il faut encore 45 minutes pour atteindre le pied du mont Longonot, que la rando dure 6 heures, et que la nuit tombe à 18h30, quel est votre % de chances de passer la nuit sur le volcan ?  Vous n’avez PAS deux heures pour répondre à la question.»

 

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Après concertation, nous avons donc choisi la réponse D : changer notre fusil d’épaules pour…


Le plan n°3 ! Soit le fameux Crater Lake. Ce petit Lac de Cratère  se planque derrière celui de Naivasha, et c’est un zouli coin tout calme. On peut faire le tour du lac, ou bien le tour du cratère. La rando sur les crêtes (2 heures) offre une super vue sur le lac et la vallée du Rift. On y croise plein de girafes, mais heureusement pas de buffles !


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Esprit Far West...

 

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Mais on est bien en Afrique!

 

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Rencontre sur les sentiers...

 

P1040367Tu m'vois, tu m'vois plus!


Finalement, c’est pas plus mal qu’on n’ait pas joué aux lèves-tôt, la lumière est superbe en fin d’aprèm. A la fin de la balade, cerise sur la gâteau : un petit lodge avec un ponton sur le lac, il y a pire comme endroit pour se faire une bière fraiche ! 

 

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Le lac et le cratère

 

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Les girafes du début de la balade, vues de l'autre côté du cratère

 

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Le lac et ses 3 flamants roses égarés

 

P1040399Une petite averse, juste le temps de la bière!


Le retour s’est fait de nuit, respect total aux conducteurs.


Kwaherini !

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 15:44
C’est l’histoire de deux français qui bossaient au Congo,
C’est l’histoire d’un voyage à moto,

Parce que de Brazza à Paris c’est bien plus rigolo.

 

Leur blog, c’est par là :


moto.jpg Clique!

 

Et c’est grave la classe à Dallas ! Les deux jeunes hommes en question sont partis de Brazzaville en février (à moto donc), et comptent atteindre la France d’ici juin. Ils ont déjà eu moult aventures à base de pistes impraticables en RDC, de nuits dans des villages paumés, de pannes en Tanzanie… avant d’arriver à Nairobi ! Où ils ont été embarqués par notre petite bande de français dans une virée festive nocturne, puis sur un bord de cratère dans la Rift Valley…

 

La suite de leur voyage devrait les emmener en Ethiopie, puis à Djibouti, et probablement directement en Turquie (ba vi, Egypte, Syrie c’est pas trop la fête en ce moment, donc le raccourci s’impose).

 

itininc3a9raire-partie-1.jpg

C’est une zoulie aventure, une sorte de remake de Diarios de motocicletas à l’africaine !

(oui, c'est bon, j'ai compris, nos aventures kenyanes font un peu bobo en comparaison)...

 

Bon vent les motards !

 

motard-sans-casque.jpg

(même les tsé-tsé!)

 

 

 

*Voyage à moto

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 18:45

 Il fut un temps où je fus plus prolixe…


Malheureusement, les Guests Star  des deux dernières semaines furent le Boulot-tête-sous-l’eau accompagné de son pote le Stress-faut-finir-à-temps-et-quid-des-questions-existentielles. Lesquels ne laissent généralement pas beaucoup de champ libre au clavier.


Je fais donc un passage éclair pour dire, en vrac :


Oui, il y a de super plans de vadrouille de prévus, je ne compte pas rester encroutée à Nairobi le reste de mon V.I. Qui sait, peut-être même que je finirai par voir un léopard ?


Mais il y a aussi des endroits sur lesquels je n’aurai pas la chance de blablater. Non, il y a malheureusement très peu de chances que je vienne raconter une rencontre avec des gorilles au Rwanda (à moins d’envisager l’homicide de porte-monnaie) (mais je suis sûre que ma maman est contente que je n’y aille pas, même si c’est plus calme qu’on croit). Je n’aurais surement pas non plus l’occasion de décrire Lamu, ville-ile qui résonne de l’appel du muezzin. Et le Kili et le mont Kenya attendront également une autre vie? .


Mais comme je suis sympa, pour te faire patienter, je te conseille d’aller fouiner sur le blog de Peperuka et de BIg Boss, qui parlent très bien du Kenya et de plein d’autres trucs, comme « Que faire devant un éléphant en colère? », de politique kenyane, de comment  créer de jolis habits faits main, et de scandales ordinaires !

Peperuka

TheBigBoss


Après, tu peux aussi jeter un œil par là, c’est les groupes que j’ai découvert au dernier Blankets and Wine dimanche dernier (pitin, déjà un mois, le temps file à une vitesse !) :


Thandiswa Maswai, chanteuse sud-africaine; 


Harry Kimani, un peu kikoolovage kenyan, mais sympatoche ; 


Et enfin et surtout, l’explosif Makadem. Lui, sur scène, il déchire sa race a une énergie impressionnante. Malheureusement, je n’ai pas pris de photos de ses mimiques et de ses sauts, pour ça il faudra probablement surveiller le blog de Clochette !


Le son de la vidéo est un peu pourri, mais ça suffit pour avoir une idée de l’ambiance de Blankets and Wine :

 


 

Et enfin, pour finir, et pour faire râler : la semaine dernière, pour le boulot, j’ai été OBLIGEE de passer une journée à cet endroit là :

 

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Bamburi Beach

 

Et bien, j’ai connu pire comme coin pour se poser des questions existentielles comme « Qu’est ce que je veux vraiment, au fait ? » ou « Comment devenir un ninja gratuitement ? »


Et au final, ça ressemble presque à un article entier, tout ça !


Sur ce, XoXo (<-  Note pour les non-familiers du langage Jeun’s kikoolol : ceci est un smiley signifiant « bisous bisous ». L’emploi au 2nd degré est recommandé dans la limite des doses maximales acceptées)

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