Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 18:00

 

 

Préambule

Ça fait quelques temps que ca me titille de revenir parler culture kenyane par ici. Mais l’exercice est un peu plus difficile que de raconter mes aventures aux quatre coins du pays (« toujours en vacances, celle là, tssss). Sans compter que parler de la différence culturelle revient souvent à avancer sur le fil du rasoir – difficile de ne pas tomber dans les  clichés. Mais je tente ma chance, avec pour seule source mes observations effectuées au cours de cette année (wesh, plus de 11 mois déjà, c’est pas fou ça ?)

Donc :

 

guide-.JPG

 

1/  Jamais au grand jamais, ton sang-froid tu ne perdras


Règle de base : pas de cris, pas d’éclats, c’est très mal vu pour un kenyan, voire choquant. Ce qui peut donner lieu à des incompréhensions, tant dans le cadre personnel que professionnel. De notre côté, avec notre culture latine à sang chaud, on va vite avoir tendance à donner de la voix, à pousser une bonne gueulante si quelque chose ne va pas. Et puis oublier sa colère dans les 5 minutes qui suivent. Du côté kenyan, ça sera majoritairement perçu comme grossier, voire puéril. Perdre le contrôle de soi, c’est aussi risquer d’être méprisé pour avoir fait preuve de faiblesse.


Je me souviens d’un matin où je suis arrivée avec plus d’une heure et demi de retard à cause d’un chauffeur qui avait « oublié » qu’il était supposé passer me prendre. Comme il est quand même difficile de me faire sortir de mes gonds (pas comme certaines portes janssenniennes….), j’ai juste fait une légère remarque (absolument non-gueulante) où devait transparaitre  (un peu) mon agacement. Fissure dans mon calme olympien habituel. Et bien 6 mois après, discussion avec un autre chauffeur : « ah, oui, la fois où Dixon n’est pas venu te chercher ! Je me souviens ! T’étais drôlement énervée ! » (WTF ?!).


J’ai l’impression que c’est très kenyan cette tendance à éviter les conflits. Source de malentendu parfois… Par exemple, Wambui, la nana qui gère notre studio de danse, a voulu modifier nos horaires et changer notre prof. Alors, plutôt que de nous prendre entre 4 yeux pour nous dire, « alors voila les filles, je vous déplace le cours au mercredi pour x et y raisons, et puis tel prof qui travaillait avec nous l’an dernier est revenu d’Europe, donc on le reprend », et bien elle nous a dit : « ouiiiiii, alors j’ai ce nouveau prof  sous la main, vous ne voudriez pas essayer, juste histoire de me dire ce que vous en pensez, et bon, comme vous avez cours le lundi et vendredi, on place ce cours mercredi ? ». Autant dire que quand le nouveau prof en question nous a dit « alors, à vendredi ! », on a pensé très fort, là, y’a baleine sous gravillon (félonieeee !), alors que Wambui pense probablement avoir fait les choses de la manière la plus diplomatique possible.

 

baleine-sous-gravillon.jpgNon, non, on ne se doute de rien...


Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai jamais vu un kenyan s’énerver, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas exploser, parfois. Seulement, j’ai l’impression que leur seuil est beaucoup plus élevé que le nôtre, et quand on le dépasse… aie aie aie… voire couic. Une manière très définitive de faire « disparaitre » le problème. Mais la valeur de la vie n’est pas cotée pareil ici. Je pense que quand tu vois autant de gamins mourir en bas âge, d’adultes crever de maladies, la mort devient plus « banale ». Il y a quelques temps, dans le quartier, un voleur s’est fait descendre sans sommation dans la rue, par des flics. Et personne ne sourcille. Normal quoi. On a aussi une amie qui s’est fait voler son sac à main dans la rue ; elle a voulu crier, mais les amis kenyans avec qui elle était lui ont dit : « non, si tu n’as rien de trop important dans ton sac, ne crie pas, parce qu’il va se faire lyncher par la foule dans les 5 minutes… parce que les gens ont conscience que voler des mzungus, c’est mauvais pour le tourisme, et ils vont le caillasser »…


Mais laissons là ces joyeuses considérations pour poursuivre notre guide de bonne conduite.

 

2/ Prendre ton temps tu devras (Polé polé Rule)

 

G-on-se-calme.jpg

Yep, ce qui me connaissent savent que j’applique parfois le ¼ de retard marge montpelliérain, même si je n’ai pas développé cet art autant que mon petit frère. Mais un peu de retard, c’est aussi de la politesse, surtout quand on est conviés à un diner. D’ailleurs, c’est cet américain aux talents culinaires époustouflants (non, non, je ne suis pas ironique, c’est la personne qui cuisine le mieux que j’ai rencontrée de ma vie), qui nous disait « quand j’invite des français, je compte toujours qu’ils aient un quart d’heure de retard ». Là-dessus, Goodie, une kenyane également de la partie, explique que chez les kenyans, ce serait plutôt 3 heures…


On en a discuté avec Mary, notre prof de kiswahili. C’est une manière complètement différente de percevoir le temps. Déjà, les heures kenyanes ne se comptent pas pareil que les heures occidentales. En gros, 7 heures du matin, c’est une heure du matin, donc midi, c’est 6 heures en kiswahili, etc. (donc si tu as suivi, 5h du soir c’est combien ?). C’est assez logique finalement : le soleil se lève vers 6 h, donc, 7h, c’est grosso modo une heure après le lever du soleil. Tout est dans ce « grosso modo ». Il faut dire qu’on est proche de l’équateur, donc il n’y a pas beaucoup de variation dans la longueur des jours. On va dire que le soleil se couche vers 7h du soir en décembre, et vers 6h30 en juillet.   Bref, le temps se compte un peu à la louche, on n’est pas à une heure près, hein ?


Et pour beaucoup de choses, c’est « pole pole » (tranquilou loulou pour ceux qui ne maitrisent pas encore les bases). Faut pas être stressé de la vie au resto, au supermarché (et alors imaginez la poste…). Parfois, quand je fais les courses et que je m’endors en attendant qu’on passe tous mes articles et qu’on me les mette dans les sacs (oui, il y a toujours quelqu’un qui le fait pour toi), je repense au rush que c’est à Paris, c’est le défi suprême, réussir à remplir tous tes sacs avant que le caissier ronchon ne commence à te balancer les yaourts du client suivant à la gueule… Maou, et je viens de me rappeler qu’on doit aussi payer les  sacs plastiques en France !


Je ressens déjà pas mal ce côté Pole pole ici, à Nairobi, la capitale, alors que c’est l’endroit où les gens sont supposés être les plus speed et stressés (rien à voir avec les parisiens, ceci dit). Mais il parait que sur la cote c’est encore plus relax, max. Ca doit être l’influence des cocotiers !


3/ Négocier comme un marchand de tapis tu apprendras

 

Kenyan-shillings.jpg

Muy importante. La négociation, c’est incontournable, c’est un jeu. Tu noteras qu’il faut avoir un peu de temps, ce qui est très en accord avec notre règle no2. Attention, on ne négocie pas à Nakumatt, et autres temples de la consommation. Tu peux négocier sur les marchés, pour tes légumes, tes fringues, tes bijoux…


Postulat : si tu es blanc, le prix qu’on te proposera sera 3 à 10 fois plus élevé que celui que tu es supposé payer. 10 fois, c’est pour le marché masaï. Alors, comment bien réussir sa négociation ?


Tout d’abord, aborder le vendeur en kiswahili, c’est tout de suite des points bonus. Tu peux dire «  Habari ya leo ? » (comment ça va aujourd’hui ?). (Pas Jambo on a dit, c’est pour les touristes !)


Ensuite, entrons au cœur du sujet. Tu veux vraiment cet ananas/ces boucles d’oreilles /cette lance masai. Demande combien ça coute : « Pesa ngapi ? » (ok, ca fait un peu baby-kiswahili, « combien d’argent ? », donc  si tu te le sens, dis plutôt « Unauzaje nanasi/vipuli/mkuki masai ?»). Là, soit on t’annonce un premier prix, soit on va essayer de te forcer à en annoncer un (une vieille technique bidon au marché masaï consiste à te faire écrire tes prix sur un papier journal). Ne te laisse pas faire, insiste pour que le vendeur  fixe un prix le premier. Selon sa réponse, tu as le droit de rigoler si le prix est trop élevé (mais on ne s’énerve pas on a dit, règle no1). Tu peux dire « Ghali sana ! » (c’est cher !).  Ensuite, tu annonces un prix en dessous de celui que tu es réellement prêt à mettre. Et tu peux jouer à monter un petit peu, jusqu'à ce que les deux y trouvent leur compte. Au cas où ça n’aboutisse pas ou que ça traine en longueur, faire semblant de partir est une bonne option. Ou alors, dire « Sina zaidi » (« je n’ai pas plus »), ou bien « Punguza bei kidogo » (« baisse un peu le prix »).


Et voila, tu sais négocier comme un kenyan, n’oublie pas de dire « Asante sana, kwaheri » en partant !

 

Kenya.jpg

Partager cet article
Repost0
24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 18:00

 

Chers amis. Observez avec moi une minute de silence en mémoire de toutes les victimes du tsunami au Japon ou plutôt  non, car je suis sûre que vous l’avez déjà fait tout seuls comme des grands donc concentrons nous sur les choses réellement dramatiques :,  du soleil récemment disparu sous mes tropiques. Ne frissonnez/jubilez pas (rayer la mention inutile), la saison des pluies est arrivée.


En conséquence de quoi, j’ai imprudemment abandonné toute méfiance et crème solaire, et je me suis fait eu encore une fois. L’équateur, c’est traitre.


C’était donc dimanche à (midi) l’aube. Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes six mille en arrivant au port, tant, à nous voir marcher avec un tel visage, les plus épouvantés reprenaient de courage !


Mais reprenons les choses du début.


Le but de l’expédition était donc de faire autre chose de notre dimanche que glander devant des séries en pyjama, gravir les Ngong Hills.


Les Ngong Hills, c’est une série de collines à une quinzaine de km de Nairobi, qui surplombe la ville et le parc de Nairobi à l’Est, et la vallée du Rift à l’Ouest, 1000 m plus bas. (Pour une représentation 3D sommaire, c’est simple, il suffit de fermer le poing). Ce n’est pas non plus le mont Kenya, vu qu’elles culminent à 2500 mètres seulement (youpi youpla quand même pour les globules). Il y a de fortes chances que vous les ayez déjà vues : elles apparaissent à plusieurs reprises dans le film «  Out of Africa », en particulier lors de la scène de l’enterrement  de Denys Finch Hatton aka Roberd Redford à l’écran. ("raa, la tepu, elle a dévoilé la fin du film , maintenant ça vaut plus la peine que je le voie"). En tout cas, le « vrai » Denys est réellement enterré sur les Ngongs.


Au départ de la balade, réunion au sommet. Question existentielle : faut-il prendre un garde avec nous?   Car oui, certains randonneurs sont déjà revenus en caleçon, à cause de bandes de voleurs qui sévissent sur les pentes sud. Vu notre départ tardif, et surtout les nuages qui grondent au dessus de Nairobi, on décide qu’on ne fera pas l’intégralité des collines, et par conséquent, pas besoin de prendre une nounou (au pire, les trois garçons iront à la castagne, pas vrai ?)


Tuende ! Sur les pentes, une wind farm, un champ d’éoliennes, se dresse fièrement (et si on s’attachait à une des pales, ce serait fun non ?... ou pas). C'est une des premières installées au Kenya, mais l'éolien devrait continuer à se developper dans les prochaines années.

 

CIMG2980.JPG

 

CIMG2978.JPG

On se retrouve vite sur la crête, accompagnés de gamins qui veulent nous vendre des sucreries – c’est leur job du dimanche. On admire la vue sur la vallée du Rift, en contrebas. Et de l’autre côté, on rit de l’averse qui s’abat sur Nairobi, alors qu’on profite du soleil… même si ça risque de ne pas durer !

 

CIMG2986.JPG

Vue sur la vallee du rift, au nord ouest

 

 

CIMG2988.JPG

Le Rift, plein ouest


On franchit la première colline. J’ai l’impression que les Ngongs sont le repère du dimanche des kenyans du coin : tout le monde prend le soleil, joue au foot, à la corde à sauter, et autres jeux de groupe que je ne connais pas. Pole pole !


Arrivés au pied de la deuxième colline (sans exagérer, une pente à 70%):


Filles de l’expédition : Ouch, on va la sentir passer celle là !

Garçon habitué à la randonnée de haute montagne : tu rigoles, ça se monte en moins de deux minutes !

Filles de l’expédition : pas possible, ou alors en courant, et encore…

2e garçon : ah, ouais, on relève le pari?

3e garçon : ok ! les filles, on vous attend en haut.

Moi : je chronomètre.


Et les trois partent en sprint dans cette côte ( ?!!!!!). Et le pire, c’est qu’ils l’ont vraiment grimpée  en deux minutes, ces fous ! (mais ils crachaient leurs poumons à l’arrivée, il faut l’avouer).


De là haut, on a profité de la vue et du soleil, comme la vingtaine de kenyans allongés dans l’herbe. On s’est inquiétés de l’approche du front de pluie, à moins d’un kilomètre. Et on a décidé de ne pas poursuivre jusqu'à la 3e colline, pour avoir une chance d’arriver à peu près secs.

 

CIMG2990.JPGReprise de souffle sur fond d'orage...


Sur le chemin du  retour, une petite pluie nous a rattrapés. En marchant sur la crête, une impression très étrange : sur notre droite, les nuages noirs de l’orage, sur notre gauche, la vallée du Rift, transformée en puits de lumière. Et les nuages qui commencent à franchir la barrière des Ngongs… Contraste saisissant.

 

CIMG2994.JPG

m -2 avant la pluie

 

CIMG3001.JPG

tu vois, je t'avais dit que ça valait le coup de finir la boite de bonbons!


De retour à Nairobi, on a récupéré une 6e larronne avant d’aller se faire une pizza (vivivi, à 5h de de l’après-midi, mais c’est ça qui est bon) (on avait vraiment une fringale du diable).


Epilogue : Et le soir, j’ai découvert sur ma nuque et mes épaules, un magnifique coup de soleil. Voila voila, un an de Kenya et je n’ai toujours pas intégré l’équation pourtant simple  «  altitude + équateur = aie aie aie si protection insuffisante ». La prochaine fois, je sors l’indice 50, na !


A très vite !

Partager cet article
Repost0
17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 18:30

Blankets and Wine, Couvertures et Vin…. Une idée de ce que ça pourrait etre ?  


-  La rencontre biannuelle des centenaires à couverture écossaise et des amateurs de bourgogne ?

-  Le comité de soutien aux Européens-qui-zont-un-climat-de-merde (contre le froid, envoyez-leur une couverture et une bouteille) ?

-  La dernière opération Com’ de Nakumatt (pour une bouteille de vin sud-af achetée, une couverture masaï offerte) ?


Pas du tout… plus cool que ça. Blankets 'n Wine, c’est un festival de musique kenyane, qui a lieu tous les premiers dimanches du mois. Et le principe, c’est bien sûr de ramener une couverture, du vin et/ou un pique-nique, et de passer la journée posés sur l’herbe devant les concerts.

 

blankets-and-wine.jpg


Ce qui a provoqué une légère distorsion temporelle dans ma tête. Ba oui, pour moi, les festivals, c’est vraiment un truc estival… Et d’être là, dans l’herbe, à écouter de la musique par 30 degrés (Celsius, hein, je ne parle pas d’alcoolémie, quand même)… hé bien ça m’a complètement perdue. A quelle période de l’année suis-je ? Ah oui, début mars… [Rappelle toi, je n’ai eu que deux semaines d’hiver cette année (mais oui, moi aussi je t’aime).]


Pour en revenir à la musique… Mea culpa, j’ai le souvenir d’avoir bitché sérieusement ici.

Alors, je revois un peu mon jugement, parce qu’en live c’est vachement moins neuneu plus sympa. ça parle quand même beaucoup de big love et tout et tout, mais beaucoup moins que sur Classic one o five. Les musicos sont pêchus, les chanteuses mettent l’ambiance… Les chansons sont en partie en anglais, en partie en kiswahili. Et surtout, les gens dansent !

 

CIMG2965.JPG

J’avoue quand même une petite préférence pour les rythmes d’Afrique de l’Ouest (lingala, et notamment la musique nigériane). En ville, il a y a quelques bars ou on peut voir jouer des groupes, comme le Simmers, ça vaut le coup. Mais on ne va pas se plaindre, l’événement est vraiment digne d’intérêt.


Les groupes de cette édition du B&W:


Tony Nyadundo

Atemi & the ma3Band

Lady J-Dee

 

CIMG2970.JPG

Partager cet article
Repost0
14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 17:00

Cadeau bonus...

 

 

 

 

Kwaheri...

Partager cet article
Repost0
10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 18:00

Pour un cocktail zanzibarite réussi :

 

cocktail-glasses.gif


Ingrédients :


Quelques tonnes de sable blanc extra-fin 

Une centaine de Palmiers et Cocotiers

 5 ou 6 hamacs et transats

2 litres de lait de coco (non en fait « eau de coco »)

3 dauphins

6 sud-africains, 2 slovaques, 2 françaises, (et selon votre inspiration)

1 piscine avec jacuzzi

1 forêt équatoriale

1 mer turquoise

Quelques sacs d'épices


Recette :


Faire revenir les françaises au soleil, en alternant avec des périodes de repos sur hamac. Les plonger dans la mer à intervalles réguliers. Agiter à l’aide des dauphins. Laisser refroidir dans la forêt équatoriale. Pimentez à l'aide de quelques soirées échevelées. Ajouter l’eau coco et parfumer aux épices. Et déguster !


Petites astuces pour les débutants en cocktails :

 

A propos du rôtissage-plage :

Le tour de main consiste à faire des allers-retours plage/piscine (enduire régulièrement de crème solaire). Les repas seront  de préférence à base de poissons, fruits de mer, ou bien cuisine italienne (le propriétaire du bout de paradis où on a paradisé est italien). Le soir, ambiance cosmopolite et festive garantie !

 

P1040178.JPGPlage de Paje (attention, je crois que tu es en train de baver sur ton clavier)

 

P1040167.JPGRentre la langue, je te dis...

 

CIMG2959.JPGLa vie est dure : il fait chaud...


A propos du touillage-dauphins

Il faut se lever tôt pour cette étape : débuter à 6h du matin. Placement idéal : Kizimkazi, à la pointe sud de l’ile. Départ sur de petits bateaux à moteur, direction de large ! A peine les dauphins repérés, jetez vous à l’eau. Rares sont les endroits au monde où l’on peut nager avec des dauphins sauvages… C’est court, mais intense ! (seul bémol, c’est un peu la course entre les quelques bateaux sur la zone). *Mode gaga on* : hiiiiii c’est tro boooooo les dauphins !

 

CIMG2942.JPG

Départ de Kizimkazi

 

CIMG2946.JPGMer d'huile à l'aube

 

CIMG2950.JPGDauphins... je sais, on voit rien, mais crois moi sur parole, c'est vachement plus marrant de nager avec que de prendre des photos...


A propos  de la balade au frais

La Forêt de Jozani se situe au milieu de l’ile. Un guide pourra vous expliquer l’usage de nombreuses plantes au gré des sentiers. Suivra une rencontre marquante avec les colobes rouges, espèce endémique de Zanzibar, sauvage mais pas farouche. Ne pas oublier de s’aventurer dans la mangrove.

 

P1040199.JPGJozani Forest


P1040271.JPG

Colobe rouge 


P1040280.JPGMangrove

 

zanzibar-island-copie-1

Pour situer l'action : Paje, Kizimkazi, Jozani,  Stonetown


Phase Piment

S'arrêter dans une des nombreuses fermes de "Jardins d'épices". S'y enivrer de senteurs exotiques : clou de girofle, noix de muscade, vanille...

 

P1040321.JPG

Attraper une noix de coco, c'est "fingers in the nose", non?

(en vrai on dit "a piece of cake" ... cassedédi aux Fauxdeb)


 

Bonus : Radio Zanzibar en direct :


Notre invitée du jour : Léa-non-c’est-pas-moi sera interviewée par Thomas le Zanzibarite (mais ça aurait pu être le même dialogue avec Simon le Masaï) (les noms ne sont même pas fake, t’as vu l’exotisme) (et au cas où tu te demandes ce qu’un masaï peut bien faire sur Zanzibar… ben pareil qu’ailleurs : soit la chasse au touriste, soit être askari* (=garde) dans les hôtels)


Thomas (on prononce Thomasse of course): Jambo !

[NDLR : Jambo, « bonjour »,  ne se dit principalement qu’aux touristes]

Lea-non-c’est-pas-moi : (sort 3 phrases en kiswahili en mode : je-suis-pas-une-touriste-lambda-donc-me-prends-pas-pour-une-pigeonne)

Thomas (jeune homme fort bien fait de sa personne) : Ah tu parles kiswahili ? Tu l’as appris où ?

Lea-non-c’est-pas-moi : en fait, je bosse au Kenya…

Thomas : Et tu viens d’où sinon ?

Lea-non-c’est-pas-moi : de France...

Thomas : ça te dit d’aller nager avec les dauphins ? J’organise une excursion demain…

Lea-non-c’est-pas-moi : ah, mais je l’ai déjà fait hier, too bad

Thomas (en me découpant sensuellement des morceaux de mangue) : Tant pis… et sinon, la France c’est comment ?

Lea-non-c’est-pas-moi : (blabla sur la France comme quoi il fait froid, et puis les français sont pas très cool genre si tu viens ils voudront te renvoyer en charter les cons mais c’est bien quand même)

[aparté : vu les sondages qu'il y a en ce moment, si c’est ça je rentre pas d’abord]

Thomas : et sinon, t’es mariée ?

Lea-non-c’est-pas-moi : (…) Non (cherche pas, meme les mariages blancs ça marche plus). Et c’est pas vraiment dans mes plans… on se marie pas trop en France, surtout chez les jeunes.

Thomas : Ah bon ? Mais ça marche comment ? Ça coûte combien ?

[Aparté: je rappelle qu’ici un jeune homme doit donner des vaches/des sous à la famille de la fiancée avant d’être autorisé à l’épouser]

Lea-non-c’est-pas-moi : En fait il n’y a rien à payer… tu peux être en couple avec la personne que tu veux, et si vraiment tu veux te marier, c’est juste un papier à signer.

Thomas: Ah? (air super intéressé). Et sinon, tu viens à la soirée à Eddy’s Place ce soir?

 Lea-non-c’est-pas-moi : (éclat de rire intérieur)...je sais pas encore… bon, faut que j’y aille, hein, ravie de t’avoir rencontré, mais là, j’ai poney.


Conclusion : le jeune Zanzibarite est très amical… parce qu’il veut te vendre du rêve (des dauphins, du sesque) (certaines dames d’un âge respectable, celles qui viennent passer des vacances « détente » à Zanzibar peuvent se montrer intéressées) (mais sinon, le zanzibarite taquinerait bien de la jeune blanche aussi… l'Europe fait rêver)(ça marche super bien entre les masaïs et les italiennes, y parait) (mais y'a de vraies jolies histoires d'amour mignonnes tout plein aussi, comme cette canadienne qui est revenue s'installer à Zanzibar, monter un resto avec son mec *mode gaga bis* et leur bébé il est trooo booooo)


Bon, je fais un peu ma mauvaise langue, mais en vrai on a trouvé tous les zanzibarites super cool. Accueillants, ils aiment discuter, ils n’essayent (presque) pas de t’arnaquer… Une meilleure impression qu’avec les Kenyans, avec qui le contact est moins naturel au premier abord (je parle là de la relation touriste/personne vivant du tourisme).


Allez, un dernier petit dialogue pour la route :

[la scène se déroule sur le toit de l’aéroport de Stonetown] [mais cette fois, c’était Clochette la target]


Zanzibarite : Et, tu es mariée ?

Clochette : euh, non.

Zanzibarite : et, si tu trouvais l’amour à Zanzibar, tu pourrais te marier ?

Clochette : mais, tu sais, là j’ai mon avion dans une heure… je n’ai pas trouvé l’amour, et je pars...

Zanzibarite : Et si je te dis que mon père est très riche ?

Clochette : (arrive à ne pas exploser de rire… ce qui témoigne d'un self control hors normes)  tu m’excuses, mais il faut vraiment qu’on aille en salle d’embarquement… tutaonana (ou pas) !

 

A la prochaine,

 

[et Bon anniversaire, catin!]

Partager cet article
Repost0
4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 18:55

Pour aller au Paradaïze, c’est simple, il y a plusieurs moyens : suivre la lumière blanche, pas de boogie-woogie avant la prière du soir, voyager en routard bus-ferry-mais-c’est-super-long, ou voyager en avion-lowcost-mais-faut-pas-avoir-les-chocottes.

 

Comme 1 / je ne suis pas trop prière du soir et

2/ en ce moment, je suis plus pauvre en jours de vacances qu’en Shillings (48 heures de bus étant dès lors moins intéressantes que 3h d’avion),

 

Et bien on a naturellement choisi la voie des airs pour rejoindre l’Ile aux Epices.

 

Imagine la scène : 7h du mat’, les paupières encore lourdes de sommeil, on passe en salle d’embarquement… Un petit bus, et direction la piste de décollage. Ahahahah, c’est avec ça qu’on va survoler l’océan indien ? Elle est où la caméra ? C’te blague ! [L’avion est plus petit que le bus qui nous y dépose… 19 places, 2 hélices, 9 passagers !]. Avec les petits détails lolilol en bonus : le GPS de navigation est tout piti (jumeau de celui que tu as dans ta voiture) et le copilote lit le journal.

 

avion.jpg

 

En vrai, on oublie vite qu’on se trouve dans une Twingo volante, pour se concentrer sur le paysage qui défile… et en particulier : le Kilimandjaro au dessus des nuages !

  P1040058.JPG

 

Après deux escales, enfin, c’est l’atterrissage à Stonetown, capitale de l’ile. La chaleur et l’humidité nous prennent à la sortie de l’avion. Vite vite, direction la Guest House qu’on a réservée, pour y déposer nos sacs à dos… C’est une belle maison située non loin du marché aux poissons (au moins, si on se perd, on peut retrouver notre chemin à l’odeur). Un de ses attraits : la grande terrasse sur le toit, avec une jolie vue sur le vieux port à boutres.

 

P1040083.JPG

 

P1040098.JPG

Objectif no 1 : S’approvisionner en monnaie locale, le Tanzanian Shilling (10 000 TSh, le plus gros billet, vaut à peu près 5 euros) (c’est quand même la classe d’avoir 400 000 dans son portefeuilles, non ?)

 

Objectif no2 : Manger ! Petit souci : on se perd dans la nouvelle ville (même pas l’excuse du dédale de ruelles de la partie historique). Heureusement, les gens sont plutôt sympathiques, viennent discuter, en ki-swahili (« parce que, des blancs qui se baladent à pied dans ce coin, ils doivent connaitre un peu l’Afrique »…). Ensuite, on s’est aussi un peu perdues dans la vieille ville, un vrai labyrinthe, mais, grâce à mon flair éthylo-infaillible mon sens de l’orientation légendaire, on a fini par atterrir au bar branché du port, à savoir, le Mercury’s. Au fait, savais-tu que Freddy Mercury, légende du rock, était né à Zanzibar ?

 

P1040089.JPG

 

Nos estomacs repus, c’est parti pour une vadrouille plus approfondie dans Stonetown. Au hasard de notre balade, on entre dans une grande maison qui donne sur la mer. Des notes de musique nous entrainent sur le toit : c’est la Dow Countries Music Academy, qui œuvre à préserver la culture Zanzibarite. De belles rencontres avec les musiciens, qui, loin d’être agacés par notre intrusion, prennent même le temps de nous expliquer leurs instruments ! Je resterais bien des heures sur cette terrasse, face à la mer, à écouter jouer du qanun

 

P1040113.JPG

 

Mais Stonetown nous attend. On passe devant le palais des sultans (le sultanat d’Oman s’est installé à Zanzibar en 1840). On s’attarde devant la « Maison des Merveilles » ancienne demeure britannique qui fut aussi occupée par le sultan… Elle est surnommée ainsi à cause des aménagements qu’il y avait fait faire, dont, chose incroyable pour l’époque, un ascenseur ! Puis nos pas nous emmènent vers l’ancien fort portugais, dont il ne reste que les remparts. On finit par errer le nez en l’air dans les ruelles, à apprécier les vieilles portes, les balcons arabisants, les échoppes garnies d’épices et de meubles sculptés [je me serais bien ramené un coffre au trésor !]. La nuit tombe doucement, il est temps de revenir vers le vieux port… Et de profiter de la légère brise qui rafraichit la terrasse de la guest house !

 

P1040125.JPGLa "Beït El Ajaib", la Maison des Merveilles

 

P1040149.JPG

 

Le lendemain, hop, sac à dos, et c’est parti, traversée de la vieille ville… On s’y reperd (je plaide à moitié coupable, parce que je voulais en profiter avant de partir sur la côte). On traverse le Darajeni Market, bon spot où acheter des épices, et on rejoint la station de dala-dalas. Les dala-dalas, c’est un peu comme les matatus à Nairobi, sauf qu’ils sont ouverts et qu’on y est encore plus serrés ! On a un peu droit au « mzungu price », mais moins qu’au Kenya (surement grâce aux 3 phrases de ki-swahili qu’on peut sortir). Le dala dala, c’est fun, c’est sooo zanzibarite. Ça fait un peu peur, parce qu’ils conduisent aussi « énergiquement » que les matatus, et ça étouffe un peu aussi, à cause de la mama de trois fois ton poids qui vient s’écraser sur toi à chaque coup de frein.

 

P1040144.JPG

Rue de Stonetown

 

P1040156.JPG

Station de dala-dalas

 

Et c’est ainsi qu’on a fini par atteindre la côte Est, et un des endroits hype du Paradaïze… A suivre !

Partager cet article
Repost0
22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 15:06

Zanzibar… un nom qui à lui seul fait rêver. Il fleure bon les épices et le sable chaud, retentit du bruissement des vagues.


Zanzibar, ile de mystère, Zanzibar ile de corsaire ?


On s’imagine une terre perdue au bout du monde, vierge et sauvage,   l’on ne pourrait aborder qu’en voilier, après un long voyage.


Je m’échappe quelques jours pour aller lui dérober ses secrets…


En attendant, je soulève un peu le voile :


fr_map_africa_eastern-copie-1.gif

 

Zanzibar se cache dans l’Océan Indien, près des cotes tanzaniennes. Elle se compose de trois iles principales, qui sont surtout connues pour la culture du clou de girofle.


Zanzibar a toujours été  une étape importante sur les routes maritimes ; l’or, les épices et les esclaves y transitaient. Elle a tour à tour été perse, portugaise, omanaise, anglaise… Les Sultans s’y sont succédé, construisant des palais de mille et une nuits. Zanzibar est aussi l’un des berceaux de la culture swahilie, et on dit que c’est là qu’on parle le kiswahili le plus pur.

 

zanzibar-island.jpg

Fidèle lecteur, fidèle lectrice, je pars donc à l’aventure, et je reviens te faire rêver dans une semaine !

Partager cet article
Repost0
20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 12:56

Agent Clochette, agent Léatomic, une nouvelle mission vous est affectée. Veuillez prendre connaissance de ce message, qui s’autodétruira après lecture.


Lieu : Mont Suswa

Objectifs : Etablir un poste stratégique de surveillance de la vallée du Rift. Estimer les avantages et inconvénients de la zone désignée.

Matériel à votre disposition : Une Gigapowa-mobile et son chauffeur ; des provisions en quantité suffisante ; une lampe de poche, 8 kiris.

Note : Le stagiaire KeV1 vous accompagnera, vous veillerez à lui prodiguer tous conseils utiles à sa formation.

 


  

Clochette : Raaa, ça tombe mal cette mission ! Avec la soirée de la veille, on va pas être fraiches !

Léatomic : bah, c’est l’occaz de vérifier qu’on est toujours des agents surentrainées, capable d’assurer après un nombre d’heures de sommeil réduit…

Clochette : Fais pas ta maline, à tous les coups tu vas pleurer ta race pour sortir de ta couette (et c’est pas comme si le dimanche était ton seul jour de potentielle grasse mat’, pas vrai ?)

 

 


Compte-rendu :

 

9h : Démarrage de la mission (modulo marge de retard kenyanement acceptée). Nous passons récupérer le stagiaire KeV1. Il n’a pas suivi les instructions laissées par l’agent Clochette (pourtant passée en « mode maman » pour l’occasion), il devra donc compter sur nous pour sa subsistance, ou jeûner.


10h30 : Arrivée à proximité de la zone cible. Voici les informations clés :


-  Prendre la vieille route de Naivasha

- Dans la première ville croisée après la descente dans la vallée du Rift [NdLéatomic : Panorama splendide, bien meilleur que sur la nouvelle route], tourner à gauche.

- Suivre la route, dépasser les grandes antennes satellites.

- Prendre la 2e piste à gauche, au point de coordonnées :  

       S 01°01’50.0’’ ; E 036°26’17.9’’

- A partir de là, suivre la piste (4x4 absolument indispensable). Dans un premier temps, paysage de savane, qui devient progressivement volcanique. Suivre les indications vers la « Mount Suswa Conservancy ». Attention, il est aisé de se perdre, ne pas hésiter à demander son chemin aux masaïs (maitrise du ki-swahili conseillée). Un GPS peut également se montrer très utile. [NdClochette : La Gigapowa-mobile est décidemment une avancée technique majeure au sein de l’Organisation : elle confère un avantage décisif sur les blocs de roche volcanique, les cactus, et les acacias.]  

- ne pas s’attendre à trouver une Main Gate. Suivre la piste. A un croisement quelconque, vous trouverez quelques masaïs assis sous un acacia ; l’un d’eux est le ranger responsable de la réserve, il vous fournira les tickets d’accès.

 

P1030990.JPG


Compte-rendu part 1: The Caves


Notre contact ne nous  laisse pas le choix : nous partons donc d’abord en repérage des grottes volcaniques. [NdLéatomic : Les grottes volcaniques, plus rares, se forment lors de l’éruption de volcans : La lave  contact de l’air se solidifie, tandis qu’à l’intérieur, la lave liquide s’écoule. L’éruption terminée, il reste donc des tunnels formés dans la roche. Les différentes éruptions successives forment plusieurs systèmes superposés].

 

P1040011.JPG

Vu la chaleur qui règne à l’extérieur, on apprécie la fraicheur relative du premier ensemble de cavernes.  Attention, il y a plusieurs niveaux, et parfois des trous dans le sol. Lampes de poches indispensables ! Apres avoir traversé les premières galeries, on se dirige vers un autre ensemble de salles. Dont la fameuse « Assemblée des Babouins » (Baboons Parliament). Les roches y sont plus lisses, soit disant à cause des babouins qui y poseraient leur digne postérieur depuis des lustres[NdLéatomic : je suis sceptique].  Plus on avance, plus une odeur monstrueuse vient nous agresser le nez (les déjections de babouins…). Les trois agents conseillent la technique dite de « condamnation des narines » qui consiste à ne respirer que par la bouche.  [NdClochette : surtout, ne pas rire lorsque le guide vante les « Urine paintings » sur les parois… il est très difficile de rire sans respirer par le nez !].

 

urine-paintings.jpg

Suite du programme, the « Bat colony »… la colonie de chauve-souris ! Alors qu’on progresse toujours parmi les rochers acérés  [NdLéatomic : contrairement aux grottes calcaires, les roches ne sont pas polies par l’eau], soudain, la texture du sol change, devient souple, à mi chemin entre sable et mousse… Et l’odeur devient insoutenable. Soudain, éclair de compréhension : cette matière blanche qui couvre le sol et les roches d’au moins 20 cm d’épaisseur… c’est de la merde de chauve-souris (surtout, ne pas respirer, surtout ne pas respirer).  Il fait de plus en plus chaud, et soudain, un vacarme de bruits aigus : la colonie est juste au dessus de nos têtes. 

Brrrr ca grouille au plafond. C’est drôlement impressionnant. On tente une expérience de l’extrême : on éteint toutes les lampes, et on reste dans l’obscurité la plus totale, à écouter les cris de chauve-souris. [NdLéatomic : Je recommande d’inclure l’expérience dans le programme d’endurcissement des recrues].

 

P1040023.JPG

Bon, on peut y aller, la, non ? [NdeClochette : je tiens à souligner mon dévouement à l’Organisation, car pour éviter tout choc au matériel photo High tech, j’ai mis les mains dans la merde de chauve-souris. Au fait, il n’était pas question d’une prime ?]


Fiou, enfin dehors. C’est simple, la merde de babouins, ça sent la rose en comparaison. Heureusement, la suite de l’expédition n’inclut aucune autre matière fécale. Juste un passage devant une peinture rupestre (c’est sur que c’est un lion ça ? on dirait plutôt un hippopotame- à l’ envers), et une traversée du « Leopard passage » (euh, pas de risque qu’il soit en train de boulotter du cuissot de gazelle dans un coin, hein ?).


13h30 : pause dej’ bien méritée.


Compte-rendu part 2 : The Crater


Conditions atmosphériques fortement dégradées depuis notre entrée dans le monde souterrain. Top chrono : votre mission si vous l’acceptez, atteindre le cratère avant la pluie… En attendant, on embarque quelques guides masaïs pour la route (car oui, on peut tenir à au moins 7 dans la Gigapowa-mobile). Normalement, il faut 1 heure pour se rapprocher du cratère, plus 3 heures pour en faire le tour à pied. Le souci, c’est que, d’un coup, un orage cataclysmique éclate. Des gouttes d’eau de la taille d’une balle de tennis (j’exagère à peine), qui te trempent à tel point que tu te demandes si tu vas réussir à t’essorer un jour. Dans l’histoire, on est quand même arrivés au bord du cratère, et, coincés à 4 sous la couverture d’un masaï, on écoute ses explications, avant de retourner fissa dans la voiture (tant pis pour le tour du cratère, on tient à notre vie). C’est dommage, parce que le paysage a l’air fantastique, derrière le rideau de pluie. On abandonne là deux masaïs, on doit déposer le 3e plus loin.  Tout autour de nous, le paysage se transforme. Les pistes se changent en rivières, la savane en lac. Impressionnant toute cette eau inattendue (oui, la saison des pluies commence  en mars normalement !).


On croise des installations bizarres, des tuyaux qui fument sous la pluie. Notre masaï – charmant, j’en reviendrai presque sur mon évaluation de la tribu- nous explique qu’ils se servent de la vapeur pour récupérer de l’eau potable, par condensation. A cet endroit, il suffit d’enfoncer un tuyau sur moins de 30 cm pour récupérer des nuages de vapeur d’eau bouillante.

 

P1040027.JPG

L’averse se termine, mais pas nos galères. On remonte des mini-torrents, on passe à un cheveu de planter la voiture dans la rivière-route… Les moindres ravins, qui paraissaient si secs et innocents à l’aller,  se transforment en obstacles non négligeables. Heureusement, on arrive à ne pas perdre la piste (alors qu’on avait bien tourné une demi-heure dans le labyrinthe des roches et des cactus à l’aller, au soleil). Dernière épreuve : Une vraie rivière à traverser – la même qui m’avait fait dire, « hey, les mecs, ce truc sableux, c’est un lit de rivière, et je dirais même plus, de rivière non-pérenne, ahah « (oui, je suis chiante, parfois). Bref, c’était devenu une VRAIE rivière du genre véner. On a vaguement pensé que ça pouvait nous faire une bonne excuse pour avoir un jour de week-end en rab, et puis on a décidé de tenter la traversée – Gigapowa-mobile a survécu.

 

P1040029.JPG

Bilan de la mission : Les grottes offrent une opportunité de base secrète d’entrainement de recrues. Pour le site d’observation de la vallée du Rift, les conditions météorologiques ne permettent pas de conclure. Il peut être pertinent de programmer une seconde mission. Note importante : des bandas se situent non loin du cratère, permettant de camper sur le site (renseignements auprès des masaïs). Le stagiaire KeV1, bien que manquant de préparation, a démontré une bonne résistance aux éléments. Nous attendons prochaines instructions,

 

Agents Clochette et Léatomic.

Partager cet article
Repost0
15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 12:41

TUUUUUUUUuuuuuHUHHUUUUUUUUUUUUUUUUUUUHUUHUUUUUUUUU


Alerte, alerte. Ceci est un communiqué du Comité de Défense du Goût. Tous les citoyens sont priés de rejoindre les abris souterrains, sous peine d’être contaminés par le virus bisounours.

bisounours.gif

Symptômes rapportés jusqu'à maintenant : 1er degré désolant, répliques à faire pâlir un albinos, génocide massif de Rose Gallica, Rosa Centifolia et autres Rosa Damascena.

J’avais déjà évoqué mes soupçons sur cette terrible particularité kenyane, le kikoolovage. Ça se confirme après cette expérience de Saint-Valentin.


A vrai dire, cela a commencé un peu avant. Samedi soir, une soirée "Dance Fever for Valentines" était organisée par notre studio de danse, avec un programme des plus sympathiques : cours de salsa, merengue, danse africaine et hip-hop, entrecoupés de sessions DJ et de représentations  par des danseurs pro. Et elle s’est poursuivie  dans une grande maison privatisée pour l’occasion. Et là, c’est le drame. A l’entrée, chaque fille recevait un cadenas, et chaque garçon une clé ; chaque rencontre donnait  ensuite lieu à une tentative d’ouverture de cadenas. Passons sur la symbolique, vous m’excuserez. A rajouter dans les attractions de la soirée,  un speedating, que j’ai réussi à éviter grâce à moult ruses et astuces. Ma coloc, moins chanceuse, ou plus aventureuse, s’est donc retrouvée à discuter 2 minutes avec 14 garcons. Elle n’y a pas trouvé l’homme de sa vie (je vous sens surpris), par contre, un jeune homme était persuadé d’avoir trouvé la femme de la sienne (« Mais où étais tu pendant tout ce temps ? Je t’attendais »). Mwahahaha.

Valentines-day-roses.jpg

Ici, cela se fait de souhaiter la Saint-Valentin. A tout le monde, comme on dirait Joyeux Noel. En France, tu le dis (à la limite) à ton amoureux/amoureuse. Et encore en courant un fort risque de passer pour niais. [Je placerais personnellement la barre de clémence à 14 ans.] Mais le cadre au Kenya est différent. Je pense que, dans l’ensemble, on a en France une certaine pudeur sur les sentiments. On en parle moins ; en matière de séduction, il faut souvent cacher son jeu, de peur de se faire étiqueter comme gros(se) relou ou grand naif(ve). Ici, on dit tout, on fait des déclarations, des « je t’aimerai toujours », des « mon bébé » par ci par là. ça peut laisser perplexe ; en même temps, on peut y voir un coté frais, spontané [après tout, en quoi notre cynisme serait-il plus recommandable?]. 

Je laisse la le kikoolovage pour aborder le vrai scandale de la Saint Valentin.


Les fleurs.


Vous ne le savez peut-être pas, mais le Kenya est le second importateur direct de roses en France, juste derrière les Pays Bas. Et encore, certaines roses estampillées Pays-Bas ne font que transiter là-bas, et proviennent aussi d’ici.


Ici où ? Du lac Naivasha, dans la vallée du Rift, à un peu plus d’une heure de Nairobi, dont j’ai déjà parlé ici ou .


Autour du lac, des serres à perte de vue : c’est là que sont produites la majorité des roses kenyanes (45% des exportations du pays !). Ces roseraies sont surtout  possédées par les « white kenyans », descendants des colons anglais, qui ont conservé les terres que leurs ancêtres s’étaient octroyées.


naivasha_serres.jpg

Le problème, c’est que devant les profits juteux générés par le commerce des fleurs, l’aspect écologique passe à l’as…

Les roseraies sont gourmandes en eau, qu’elles pompent dans les nappes et le lac. Elles sont probablement une des causes de la baisse importante de niveau ces dernières années. Cette zone humide, pourtant protégée, pourrait disparaitre dans un futur proche.

 

Naivasha_hippo.jpg

Ces exploitations occupent les rives du lac. Or, Naivasha abrite des hippopotames, qui vivent et se nourrissent précisément sur les berges. Leur territoire se réduit, et leur population aussi… Le nombre de flamants roses a diminué drastiquement. Et on a retrouve des poissons morts flottants à la surface, peut-être en lien avec les quantités de pesticides utilisées par les fermes.

naivasha_crescent-island.jpg

Il y a aussi la question sociale. La région a attiré beaucoup de monde (50 000 personnes dans les environs du lac- ça pollue aussi). Les roseraies fournissent du travail à beaucoup de kenyans, voire des écoles et dispensaires mais dans des conditions discutables...  Les kenyans avec qui ont a pu discuter sur place racontaient que le travail dans les serres est très éprouvant. Les produits leur abiment les mains, et entrainent aussi des maladies respiratoires. Difficile de protester, car la protection sociale n’existe pas. Les travailleurs sont employés à la journée, pour un ou deux dollars. Si tu te plains, on trouvera facilement quelqu’un d’autre pour te remplacer le lendemain… Ce n’est pas tant la faute des exploitants que celle d’une défaillance de la loi kenyane sur ce point. Difficile de privilégier protection sociale et écologique quand de forts profits sont en jeu : c’est le sort des pays en développement…


Plus d’infos , et .

 

roses.gif

Alors vous reprendrez bien un petit bouquet de roses ? Et joyeuse Saint-Valentin !

Partager cet article
Repost0
12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 08:35

Aujourd’hui, pas de blabla, juste quelques photos qui traînent sur mon ordi, comme ça, pour le plaisir. Sans légende. [ça ferait un bon sujet de rédaction… vortex temporel, et d’un coup, vous êtes en 5e, 12 ans, le sujet de français tombe : choisissez une des trois images, et rédigez l’histoire du ou des personnages de votre choix- vous avez deux heures].

 

P1030920.JPG


P1030940.JPG


P1030927.JPG

 

Bye!

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Léa in Kenya
  • : Ma vie au Kenya!
  • Contact

Jambo, Karibu!

* Bonjour et Bienvenue (Swahili)*

Archives